Au cœur de la période estivale, les croisières sur la Seine tentent de s'adapter à l'absence de touristes étrangers et proposent de nouvelles formules pour séduire les clients parisiens.
Elles sont dans le creux de la vague. Les croisières sur la Seine ont repris leur départ durant le mois de juin mais font face à des conditions exceptionnelles en raison de l’épidémie de coronavirus. En pleine période touristique, l’ensemble des bateliers doivent composer avec la réduction du nombre de clients étrangers. La plupart d’entre eux tentent alors de proposer de nouvelles formules pour enrayer les pertes.
"On a 70% de clients français, contre 50% en temps normal. Et 25% de clients européens, dont beaucoup viennent de Belgique, Allemagne et des Pays-Bas", expose Julie Devernay, directrice commerciale et marketing des Vedettes de Paris. En cette période estivale, la société réalise seulement 20% de son activité de l’année dernière. Les Vedettes du Pont Neuf accueillent également une clientèle essentiellement française depuis un mois. "On a 90-95% de Français. Habituellement, on a deux tiers d’étrangers", explique Delphine Berthou, directrice général adjointe.
Face à l’absence des touristes étrangers, les bateliers sont alors obligés de s’adapter, et de réduire le nombre de croisières qu’ils proposent chaque jour. "On a cinq bateaux qui tournent avec des départs toutes les dix minutes en temps normal, mais en ce moment, ce sont trois bateaux qui sont en activité", détaille Julie Devernay. Le choix a également été inévitable pour Les Vedettes du Pont Neuf. Un seul des trois bateaux de la société vogue sur les quais de la Seine. "En règle générale, on propose une vingtaine de départs par jour. Aujourd’hui, on propose en semaine cinq départs. Et le week-end, entre huit et dix départs", ajoute Delphine Berthou. Avec des taux de remplissage un peu moins élevés qu’à la normale. "On a une moyenne de 100 personnes par bateau habituellement. Aujourd’hui la moyenne n’est pas mauvaise. On est entre 90 et 100 personnes. Mais nous avons moins de bateaux qui partent", constate la directrice des Vedettes du Pont Neuf.
S'adapter à la demande locale
Un contexte global qui impacte les offres proposées par les croisiéristes. Ces derniers s’adressent désormais à une clientèle beaucoup plus locale, qui a d’autres demandes que les touristes étrangers. "Les attentes et la façon de visiter ne sont pas les mêmes. Les touristes sont dans Paris de bonne heure, ou à des heures tardives. Les Parisiens eux viennent plus en fin de matinée ou dans l’après-midi", décrit la directrice des Vedettes du Pont Neuf.Les Vedettes de Paris ont de leur côté opté pour des visites guidées plus personnifiées. Finis les enregistrements audio, chaque croisière a le droit désormais à son guide à bord. "On s’est affranchi du commentaire audio pour avoir un guide pour les Parisiens qui est en croisière avec ceux. Ça permet d’avoir une croisière beaucoup plus interactive", justifie Julie Devernay.
Des croisières-apéro
Toujours dans le but de séduire une clientèle essentiellement locale, les deux entreprises proposent des croisières-apéro en fin de journée. "On essaie d’attirer les Parisiens qui cherchent autre chose qu’une ballade touristique", explique Delphine Berthou. Une offre qui ne permet pas de compenser les pertes engendrées par l’absence de clientèle étrangère, mais qui semble avoir du succès chez les Vedettes de Paris avec près de 40 passagers en semaine et jusqu’à 100 durant les week-ends.Classées en activité de plein air, les croisières sur la Seine sont tout de même soumises à des règles sanitaires strictes. Toutes mettent du gel hydroalcoolique à disposition de leurs clients et les obligent également à porter le masque en cours de navigation.