Cyberharcèlement : le 3018, un numéro de téléphone et une application contre les violences numériques

Le 3018, numéro national d'aide aux victimes de #cyberharcèlement lance une application pour aider les victimes de violences numériques. Ce phénomène est en hausse depuis la crise sanitaire.

Le 3018 est le numéro national dédié à l'écoute et à la prise en charge des personnes victimes de cyberharcèlement notamment les enfants et les adolescents.

D'abord sous la forme d'un numéro vert, il a été remplacé suite aux confinements successifs par un numéro à 4 chiffres . "Il a fallu répondre à une forte hausse des cas de cyberharcèlement depuis le début de la crise sanitaire en facilitant l'accès au service ", explique Gaëlle de Montoussé, la directrice de la communication de l'association 3018 E Enfance.

Selon un sondage Opinionway, à 12 ans, près d’un enfant sur trois a déjà été exposé à du contenu pornographique en ligne et un adolescent sur dix déclare avoir déjà été victime de violences en ligne. En septembre 2020, la plateforme d’écoute lié à des cyber violences Net Écoute a ainsi connu une augmentation des sollicitations de l’ordre de 26 %.

Une application mobile

Depuis la semaine dernière, l'accès à ce service a été de nouveau simplifié avec l'arrivée sur tous les smartphones d'une application mobile qui facilite encore davantage la mise en relation entre l'utilisateur et les écoutants.

"Nous permettons à des personnes qui ont souvent du mal à verbaliser ce qu'ils ressentent, ou à se sentir écoutés par leurs proches  et nous leur apportons des solutions adéquates à leur situation". Pour Pierre*, écoutant au 3018, porter assistance aux autres est une vocation. Cet étudiant en Master Gestion de Crises en partenariat avec la Croix-Rouge se destine à une carrière dans l'humanitaire. Depuis plusieurs années, il est écoutant au 3018.

"Nous recevons souvent des appels de mineurs qui ne savent pas à qui parler de leurs situations.", explique-t-il. À la réception d'un appel il s'agit d'abord déterminer le type de harcèlement subit par l'utilisateur.

"Cela peut prendre des formes très différentes selon les profils. Il peut s'agir d'un chantage à la webcam, le harceleur monte un faux profil et demande à la victime des vidéos intimes qu'il menace ensuite de diffuser largement si celle-ci refuse de payer une certaine somme. Il existe également le 'revenge porn' qui consiste à diffuser des photos ou vidéos intimes d'une personne avec laquelle on a eu une relation par le passé. Enfin, nous recensons beaucoup de cas de harcèlement scolaire sur les réseaux sociaux sous forme de photomontages ou d'insultes" précise-t-il.

Un coffre-fort numérique pour conserver les preuves

L'application mobile a été mise en place au début du mois avec le soutien du gouvernement afin de faciliter les signalements. Celle-ci permet aux utilisateurs d'être pris en charge soit directement par téléphone, ou par un système de messagerie instantanée écrite. "Parfois, le fait d'écrire permet aux victimes de sortir plus de choses qu'une conversation au téléphone qui demande de prendre sur soi ", indique l'écoutant. Avant la prise en charge, les utilisateurs doivent répondre à quelques questions dont les réponses permettent aux équipes d'établir la gravité de la situation.

L'application propose également un coffre-fort numérique qui permet aux victimes de transmettre les preuves de harcèlement aux équipes du 3018. Ce coffre-fort est sécurisé par un mot de passe. "Cela nous permet d'agir rapidement auprès des réseaux sociaux pour faire supprimer des contenus en moins d'une heure ", assure la directrice de la communication de la plateforme.

Enfin, les écoutants accompagnent accompagnent sur le plan judiciaire. "Si les faits sont avérés, nous leur conseillons de se rendre dans un commissariat afin de porter plainte. Nous les aidons à monter un dossier ", explique Pierre.

Certaines victimes sont orientées vers des services de prise en charge  

Une fois le harcèlement constaté et les comptes problématiques supprimés, les équipes du 3018 peuvent orienter si besoin les victimes vers plusieurs services de prise en charge pour proposer un suivi adapté.

"Nous sommes un point d'entrée pour prendre en charge les victimes dans la globalité de leurs problèmes. Nous orientons ensuite ceux qui en ont besoin vers des services spécialisés comme les Maisons des Adolescents ou encore l'association France Victimes", indique Gaëlle de Montoussé.

Cette association, reconnue d'utilité publique et agréée par le ministère de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports. Elle agit en faveur de la protection des mineurs sur Internet depuis 15 ans et gère la plateforme du 3018.

L'application est téléchargeable sur toutes les marques de smartphones.

#AimeSansHaine

Ce jeudi, France Télévisions consacre sur l'ensemble de ses antennes, des sujets dédiés à la lutte contre le cyberharcèlement. 

 * Afin de préserver son anonymat, le prénom a été modifié                                            

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