La municipalité attend des clarifications de la part de l'Etat suite aux révélations d'un rapport officiel de l'Education Nationale par Mediapart concernant l'établissement privé parisien.
La mairie de Paris a dit "stop" pour l'instant. Elle attend des réponses suite à un article du média d'investigation en ligne. Mediapart rend public le contenu d'un rapport d'inspection de l'école privée parisienne datant du mois d'août 2023.
Celui-ci fait état de dérives au sein de l'établissement situé dans le 6ème arrondissement de la capitale. Dans un communiqué de presse, la mairie de la capitale "s'étonne" qu'il "n'ait fait l'objet d'aucune transmission officielle aux collectivités qui financent cet établissement." Elle "sollicite également de l'État la transmission du plan d'actions consécutif à ce rapport, dont la presse s'est également fait l'écho."
La Ville de Paris a donc décidé de suspendre ses prochains versements à l'école qui accueille des élèves de la maternelle aux classes préparatoires. En 2023, la mairie de Paris a versé plus de 1,3 millions d'euros à l'établissement.
Dans un autre communiqué de presse, le groupe Gauche Communiste Ecologiste et Citoyenne demande à Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France de suspendre également son financement de l'école fondée au début du 19ème siècle. Dans son communiqué, le groupe d'opposition affirme que Stanislas est l'établissement privé le plus subventionné par la Région. Le groupe Socialiste, Ecologiste et Radical a fait la même demande de suspension du financement régional.
🏫 @CelineMalaise est revenue sur le travail réalisé depuis 2 ans par notre groupe sur les agissements au sein de l’établissement privé #Stanislas
— La Gauche communiste écologiste et citoyenne (@GaucheComIDF) January 17, 2024
« J’accuse la droite régionale de passivité » #Stanislas est le lycée privé le + subventionné par la Région pic.twitter.com/KoNEDf8EYu
Homophobie et sexisme
Le rapport dont le contenu a été rendu public mardi fait état d'un "sexisme structurel" au sein de l'établissement selon Mediapart. Le média pointe notamment du doigt une majorité "de classes non-mixtes au collège. "
Autre dérive pointée du doigt par le rapport : des discours anti-IVG et homophobes auraient été tenus aux enfants dans le cadre d'heures de catéchisme, l'enseignement religieux du catholicisme. Certains intervenants assimileraient l'homosexualité à une maladie, selon Mediapart. Au sujet de ce rapport, le premier adjoint à la Mairie de Paris Emmanuel Grégoire a estimé qu'il soulevait "des questions quant au respect des critères légaux en matière de valeur, d'obligation scolaire et de qualité d'apprentissage."
Dans un communiqué publié ce jeudi, l'Enseignement Catholique de Paris estime que "Certaines lectures de ce rapport sont partielles, relevant des faits isolés et les généralisant comme si l’établissement était malveillant et globalement hors la loi. "
Une lettre datant d'août 2023 de l'Inspection Génerale de l'Education, du Sport et de la recherche du Ministère de l'Education Nationale adressée au directeur diocésain de Paris pointe des "dérives dans l’application par l’établissement du contrat d’association qui le lie à l’État." Cependant, la lettre indique que l’équipe en charge de l'enquête "ne confirme pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme." déjà relatés dans des articles de presse en 2022.
La polémique enfle depuis plusieurs semaines autour de Stanislas. La ministre de l'Education Nationale Amélie Oudéa-Castéra, dont les enfants sont scolarisés dans l'établissement, avait expliqué peu après sa nomination qu'elle avait choisi de mettre ses enfants dans le privé après avoir "vu le nombre d'heures non remplacées" dans l'enseignement public.