Des locataires menacés d’expulsion rue Viala à Paris : "Il y a peut-être un effet d’aubaine à l’approche des JO"

Alors que les locataires d’un hôtel meublé du 15e arrondissement sont menacés d’expulsion par les propriétaires de l’immeuble, l’association Droit au logement a saisi la préfecture de police et la mairie de Paris.

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"Les gens ont peur et s’en vont", déplore Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement (DAL). L’association dénonce des menaces d’expulsion dans un petit hôtel meublé situé au 23 rue Viala, dans le 15e arrondissement de Paris, habité à l’origine par 16 locataires. "Ce sont des retraités, des gens un peu âgés, des personnes fragiles… Ils payent 700 euros par mois pour une chambre de 11 m2 avec une douche, des toilettes et un petit coin cuisine. Aujourd’hui il ne reste que trois locataires", raconte Jean-Baptiste Eyraud.

"Le gérant et propriétaire est décédé au mois de décembre. Les locataires l’aimaient bien, il était assez gentil avec eux. En février, les locataires ont reçu un courrier d’un notaire chargé de la succession, indiquant qu’ils devaient se préparer à partir. La lettre dit que les héritiers - une famille avec plusieurs filles et fils - veulent vendre l’immeuble", retrace le porte-parole du DAL.

Alors que les habitants refusent de partir, "le chauffage et l’eau chaude ne fonctionnent plus quelques jours après le courrier, en plein hiver", poursuit Jean-Baptiste Eyraud. "En mars, d’autres pressions sont exercées", poursuit-il. Un couple de locataires a porté plainte pour menaces réitérées de violence. "La semaine dernière, il y a eu la menace de couper l’eau et l’électricité, ça n’a pas été fait pour l’instant. Les manoeuvres et les pressions pour faire partir des locataires, ce n’est pas acceptable", pointe du doigt le porte-parole du DAL.

"Quand l’association a été saisie, on a rappelé aux locataires qu’ils avaient des droits", raconte Jean-Baptiste Eyraud. Il a d’ailleurs affiché à l’intérieur de l'immeuble l’article 226-4-2 du Code pénal : "Le fait de forcer un tiers à quitter le lieu qu'il habite sans avoir obtenu le concours de l'Etat dans les conditions prévues à l'article L. 153-1 du code des procédures civiles d'exécution, à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende."

"C’est à un juge de décider si oui on non des locataires doivent être expulsés"

"Un propriétaire n’a pas le droit de mettre à la rue son locataire alors que c’est son domicile, sa résidence principale. Avec une procédure normale, le propriétaire doit saisir la justice. C’est à un juge de décider si oui on non des locataires doivent être expulsés", souligne le porte-parole du DAL. "Il y a peut-être un effet d’aubaine à l’approche des JO, il y a peut-être l’idée de profiter des Jeux pour gagner de l’argent, mais on ne sait pas", déclare-t-il.

Dans un article du Parisien, l’un des héritiers réfute toute pression envers les locataires et dément vouloir mettre en place une location touristique pendant les Jeux olympiques.

Le DAL, qui demande des solutions de relogement, a en tout cas alerté la préfecture de police pour examiner le dossier et intervenir "pour que les choses se calment et mettre fin au délit", raconte son porte-parole. L’association a aussi saisi la mairie de Paris et la mairie du 15e arrondissement. Jean-Baptiste Eyraud l’assure : "Les trois locataires qui restent dans l’immeuble ont peur de se retrouver à la rue, mais ils sont déterminés à faire valoir leurs droits."

Contacté, Jacques Baudrier, l’adjoint au logement de la Ville de Paris, confirme qu’il vient d’être saisi du dossier. L’élu indique aussi qu’il prévoit "d’investiguer pour voir comment mettre en place une protection des locataires". Pour ce qui est du contexte olympique, Jacques Baudrier pointe du doigt une forte hausse du nombre d’alertes reçus par l'Agence Départementale d'Information sur le Logement (Adil) de Paris ces derniers mois, à propos de congés de location soupçonnés d’être abusifs.

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