Ces centres de la Croix-Rouge à but non lucratif et qui pratiquent des consultations sans dépassements d'honoraires sont déficitaires. En tout, six centres franciliens sont menacés de fermeture d'ici l'été dont deux à Paris.
Le nord-est parisien souffre particulièrement du manque de spécialistes. Certains arrondissements comptent moins de 10 spécialistes pour 10.000 habitants, contre une centaine dans le 8ème arrondissement, selon l'atelier parisien d'urbanisme. Mais la majorité des centres non lucratifs qui sont gérés par des associations, des coopératives ou des mutuelles, sont déficitaires.
La Croix Rouge a ainsi annoncé la fermeture d'ici l'été de six centres d'Ile-de-France dont deux parisiens, après des pertes "insoutenables" (4,3 millions d'euros estimés pour 2024, 48 millions en cumulé) selon l'association.
Devant l'un des centres parisiens, situé dans le 20ème, les patients accusent le coup. "Je n'ai pas de mutuelle et ici les soins sont abordables et cela me permet de voir un spécialiste", affirme l'un d'eux à l'AFP. "On aimerait bien que le centre reste disponible pour les gens qui sont très malades", regrette une autre.
Selon Renaud Mandel, représentant syndical à la CGT Croix Rouge, l'association "abandonne 40 000 patients en mettant la clé sous la porte". L'autre centre qui fermera se situe dans le 13ème.
À Paris, où 80% des spécialistes et 30% des généralistes pratiquent des dépassements d'honoraires, ces centres pluri-professionnels "jouent un rôle majeur dans la réduction des inégalités de santé", soulignait en mars dernier Thierry Bodin, représentant de l'Agence régionale de Santé (ARS), lors d'une réunion publique.
La Ville de Paris veut sauver les deux centres
Face à cette fermeture annoncée, la mairie de Paris souhaite municipaliser ces deux centres afin qu'ils restent ouverts. "Une étude est en cours pour voir comment il est possible de transformer ces centres en centres municipaux de santé", d'après Anne-Claire Boux, adjointe EELV en charge de la santé à la mairie.
🧵🏥 Les centres de santé associatifs jouent un rôle crucial dans l'offre de soins, mais aussi dans la prévention évitant de nombreuses maladies ou leur aggravation.
— Anne-Claire Boux (@anneclaire_boux) May 22, 2024
Des actes peu rémunérateurs agréaient leur difficulté.
Une autre piste est à l'étude : elle consiste à racheter le bâtiment, aider des médecins libéraux à s'installer dans les locaux toujours sans dépassement d'honoraires. L'objectif est de maintenir une offre de soins accessible dans la capitale alors que dix centres municipaux existent déjà à Paris.
Avec Isabelle Dupont