À Paris, depuis le 1er novembre, les commerces parisiens doivent couper toutes les lumières dès leur fermeture. Une décision qui fait suite à un décret voté par la ville de Paris le 12 octobre dernier. Le 1er décembre prochain, ce sera au tour des panneaux publicitaires lumineux de rester éteint la nuit.
Il est 19 h 30 ce mardi 1er novembre, l’heure pour Annie Lévy de fermer sa boutique et d’éteindre toutes les lumières. "On n’était pas au courant que la nouvelle règle entrait en vigueur ce soir, nous on éteint déjà depuis un certain temps (…) c’est une bonne mesure, ça ne nous dérange pas. Une personne qui veut s’arrêter et voir la vitrine peut quand même s’arrêter et revenir le lendemain", explique la gérante du magasin de prêt-à-porter.
Même son de cloche dans une boutique située quelques mètres plus loin. "C’est une bonne mesure, nous, on le fait depuis quelque temps pour aider le climat. À partir du moment où le magasin est sécurisé, je ne vois pas ce que ça change d’allumer ou d’éteindre", assure Loris, vendeur.
Rue du Commerce à Paris, la mesure est diversement appliquée
Pour ce qui est des grandes enseignes, toutes ne jouent pas le jeu. Hier soir, une enseigne de vêtements pour enfants ou encore la vitrine d’une marque de lingerie italienne restaient allumées après 20 h, rue du Commerce dans le XVe. Un oubli qui s’explique par un manque de communication selon Thierry Véron, président de la Fédération des associations de commerçants et artisans parisiens (FACAP). "Une concertation avec les commerçants aurait été intéressante. Plusieurs commerçants ont fermé le 1er novembre, jour férié, et vont apprendre le lendemain qu’il fallait éteindre après la fermeture", explique-t-il.
Dès le 1er décembre, extinction des panneaux publicitaires lumineux après 23 h 45
Pourtant, la mairie de Paris a prévu des sanctions administratives et des amendes pour les commerçants qui ne joueraient pas le jeu.
Dès le 1er décembre prochain, le décret municipal prévoit d’aller plus loin, avec l’extinction de toutes les publicités lumineuses dans la rue et dans les transports, entre 23 h 45 et 6 h. Cette mesure concernera aussi les colonnes Morris, les panneaux des kiosques de presse et les abris voyageurs à partir de 1 h du matin.
Une bonne nouvelle pour Anne-Marie Ducroux, porte-parole de l’association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN). Selon elle, les impacts de la pollution lumineuse sont nombreux. "Ils portent à la fois sur la santé des habitants, notamment sur le sommeil, mais aussi sur la biodiversité qui peut être désynchronisée par la lumière sans parler des conséquences énergétiques."
Interdiction des publicités lumineuses dans toute la France dès le 1er juin 2023
Dès le 1er juin prochain, la mesure sera en vigueur sur l’ensemble du territoire national. Un décret gouvernemental prévoit en effet l’extinction des publicités lumineuses la nuit entre 1 h et 6 h du matin. Une mesure prise dans le cadre du plan de sobriété énergétique voulu par l’exécutif. Dans un rapport de 2020, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie estimait à 2 000 kWh par an la consommation d’un écran de 2 m², à peine moins que la consommation moyenne d’électricité d’un ménage sur une année.