Des tubes avec la comédie musicale « Fame » au Casino de Paris, l’éternelle Chantal Goya au Palais de Congrès et du slam avec « Les Justes » d’Albert Camus adapté par Abd Al Malik au théâtre du Châtelet. Voici les spectacles de la semaine sélectionnés parJean-Laurent Serra.
La célèbre comédie musicale « Fame » est au Casino de Paris dans une adaptation Française plus vraie que nature.
©France 3 Paris - Île-de-France
Fame, c’est l’école de la vie, en musique et en chanson
Souvenez-vous de Fame avec Irene Cara et de cette chanson devenue très vite un énorme tube international. L’histoire d’une poignée d’élèves en école de comédie musicale à New-York, prêts à mouiller leur chemise pour devenir artistes et briller à la lumière des projecteurs. A l’origine, Fame était un film musical réalisé en 1980 par Alan Parker, un vrai succès commercial et populaire récompensé par des Oscars et des Golden Globes. Le film a ensuite donné naissance à une série télévisée puis quelques années après à un spectacle musical qui a été joué dans le Monde entier. C’est la version scénique qui fête cette année ses 30 ans au Casino de Paris. Une adaptation en Français mise en scène par Ned Grujic, un de nos spécialistes de la comédie musicale.
Dix-huit artistes sur scène
Il y a onze ans, le metteur en scène avait déjà présenté une version de Fame à Paris. Mais cette fois, c’est dans les chorégraphies, les costumes et l’atmosphère des années 1980, que le musical est ancré. Fame reprend les ingrédients qui ont fait le succès du film et de la pièce originale. A savoir, une bande d’élèves qui découvre que l’école de comédie musicale est également une école de la vie. Et pour interpréter le rôle principal, c’est Cerise Calixte que le public a récemment vu dans Hairspray et la Belle et la Bête qui tient l’affiche avec brio et panache.
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"Fame, le musical" jusqu'au 3 novembre au Casino de Paris. 9ème
Chantal Goya
L’icône de la chanson pour enfants, Chantal Goya est au Palais des Congrès de Paris avec son indémodable spectacle « Le Soulier qui Vole »"Je continuerai jusqu’à la fin"
C’est avec son spectacle signature « Le Soulier qui Vole » joué plus de 350 fois que Chantal Goya prépare son retour sur la scène du Palais des Congrès de Paris. Et c’est chez elle qu’elle nous reçoit pour un entretien sans tabou « c’est vrai, le temps qui passe ne me dérange pas, mais ça ! Ça vient de mon pays. Je suis née au Vietnam. Vous avez déjà vu un vietnamien qui a peut-être 100 ans, et on croit qu’il a 40 ans ! ». Après un été tranquille passé en famille, Chantal piaffe d’impatience à l’idée de retrouver la scène « Ah ben moi, je ne pourrai pas m’arrêter, non, non ! Ce n’est pas possible. Jusqu’à 95 ans et plus ». Chantal Goya, c’est plus de 40 ans de carrière, des millions de disques vendus et pourtant, malgré le succès, pas question pour la chanteuse d’oublier la scène et le plaisir de communiquer son amour pour le spectacle aux enfants.
"La célébrité ne m’intéresse pas"
« Ça me fait tellement plaisir de donner le rêve que j’ai en moi, aux autres. Je crois que c’est là, la clé de pleins de choses. J’ai appris moi-même beaucoup de la vie vers mes 4 ans. Aussi bien de la joie, des moments de plaisirs, le rêve, des moments plus difficiles, aussi. Tout ce que mes parents m’ont transmis, je le transmets aujourd’hui ». Bécassine, un lapin à tuer un chasseur ou encore panda-panda, de nombreuses chansons de Chantal Goya délivrent des messages simples sur l’écologie et la vie en générale. La chanteuse s’adresse aux enfants comme elle parle à ces propres enfants « Je ne fais pas de politique, je suis une chanteuse tout public, je joue régulièrement depuis vingt ans au Liban par exemple. J’ai été surprise de voir que des enfants, des petits gosses dont les mamans sont complètement voilées me disent, on apprend le Français avec vous. C’est incroyable ! »
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"Le Soulier qui Vole" Chantal Goya, 5 et 6 octobre au Palais des Congrès. Paris 17ème
"Les justes" adaptée par Abd Al Malik
Le théâtre du Châtelet présente « Les Justes » d’Albert Camus, une pièce classique revue et adaptée par Abd Al Malik, en tragédie musicale.Le peuple de banlieue entre au Théâtre du Châtelet
C’est en musique avec des passages de rap et du slam, que le poète moderne adapte la pièce classique d’Albert Camus. Les justes nous plonge dans la révolution russe de 1905. Un groupe de terroristes cherche à tuer le Grand-Duc. Mais voilà, pas facile de passer à l’acte quand l’amour et l’espoir vous prend soudainement aux tripes. Entre révolution, violence, passion et immigration, le rappeur Abd Al Malik qui est né dans le 14ème arrondissement de Paris, actualise cette chronique sociale, humaine et politique « On ne doit pas juste vivre ensemble, parce que déjà on vit ensemble ! Mais on doit faire ensemble, on doit faire peuple » déclare l’artiste qui dirige ce projet ambitieux « On doit être des citoyens engagés ensemble. Et la chose artistique permet ça. Les grands textes comme celui-là permettent ça. On a la chance de pouvoir le faire »
"On s’en fout de quelle banlieue on vient. On est une famille". Sarah
Pour ancrer encore davantage le propos dans notre époque et faire que le texte de facture classique, intéresse au-delà des adeptes de bibliothèque, de la musique jouée en direct par un groupe situé dans la fosse rythme l’intrigue. Le jeu des comédiens s’adapte là encore au langage d’aujourd’hui avec des passages entiers déclamés comme du slam. Un chœur amateur de huit personnes issues en majorité de Seine-Saint-Denis a même été rajouté à la pièce originale. Parmi ce chœur qui joue le rôle du peuple, Sarah, foule pour la première fois la salle et les planches du théâtre du Châtelet « je suis trop fier d’avoir été choisie. Mais tout ça, on s’en fout ! d’où on vient, de quelle banlieue. Y a pas de frontière. C’est ça qu’est génial avec lui. On casse tout, on est ensemble. On est une famille ».
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"Les Justes"Abd Al Malik, du 5 au 19 octobre au Théâtre du Châtelet. Paris 1er