Reconnaissable à ses lettres rouges et sa façade défraîchie, ce haut lieu de la vie nocturne parisienne né au milieu des années 1960 à Pigalle fermera ses portes très prochainement. Un hôtel devrait se dresser à sa place.
C’est la fin d’une époque. Le Bus Palladium, club mythique et salle de concert parisien consacré au rock, va fermer ses portes en mars et être remplacé par un hôtel, a annoncé son équipe vendredi sur les réseaux sociaux. "Le Bus Palladium fermera définitivement ses portes à la mi-mars 2022" après "douze ans de souvenirs, de rencontres, de soirées mémorables et de réformations improbables", affirme son directeur artistique Cyril Bodin sur la page Facebook du club. "L'immeuble va être rasé pour faire place à un hôtel mais il n'est pas impossible que le club soit reconstitué à l'identique (...) mais il faudra compter 2 ans de travaux minimum", selon lui.
D'ici sa fermeture, ce haut lieu de la nuit et du rock, dans le quartier de Pigalle, qui appartient au groupe Moma (événementiel, restauration) restera "ouvert à la programmation également en semaine". Dans un autre post vendredi en début de soirée, Cyril Bodin a indiqué que "Le Bus Palladium sera fermé ce weekend. On sera ouvert à partir de jeudi prochain et nous fermerons définitivement le samedi 2 Avril".
"C'est au Bus Palladium, qu'ça s'écoute"
Ouvert en 1965, le "Bus" a été créé par un tandem, James Thibaut et James Arch, avec l'ambition d'en faire un lieu accessible aux jeunes sans dress code, pour danser sur de la musique live, résolument rock. Ils mettront en place un système de bus, à bas prix, pour faire le plein de fêtards dans Paris.
À ses débuts, le "Bus" accueillit le peintre Dali et des amis qui organisèrent un banquet à l'eau plate, une séquence entrée dans la légende, tout comme une chanson de Gainsbourg ("Qui est 'in' qui est 'out') où il déclame "c'est au Bus Palladium, qu'ça s'écoute...rue Fontaine... il y a la foule, pour les petits gars de Liverpool". La salle a aussi vu défiler des artistes comme Johnny Hallyday, Eddy Mitchell. Le leader des Stones, Mick Jagger, y fêta même un anniversaire. Au début des années 80, le club a décerné des prix aux meilleurs rockers français, les Bus d'or. Parmi ses lauréats, Alain Bashung, Etienne Daho, Noir Désir, Indochine...
Le club fut également à l'honneur dans un film portant son nom, de Christopher Thomson, sorti en 2010.