Neuf militants devaient comparaître ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Bobigny. Ils avaient repeint un avion en vert à Roissy pour dénoncer le greenwashing du gouvernement qui voulait lancer une filière dédiée à la création d'un "avion vert".
Il n'y aura, pour l'instant, aucune poursuite contre les neufs militants qui avaient peint en vert un Boeing 777 appartenant à Air France sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
"La procédure a été annulée car le tribunal a constaté l'illégalité de la rétention des activistes et la violation flagrante de leurs droits. Le tribunal a donc refusé d’examiner cette affaire au fond en considérant qu’il n’était pas régulièrement saisi", indique un communiqué de Greenpeace France.
"Les prévenus et prévenues ont été privés de liberté pendant plus de 50 heures, sans avoir jamais rencontré un magistrat du siège. Par ailleurs, après la levée de la garde à vue, tous ont été envoyés au dépôt (les geôles de Bobigny) où ils ont passé une nuit supplémentaire dans des conditions déplorables, sans que cela ne soit justifié par le procureur. Enfin, cinq d’entre eux auraient dû être immédiatement libérés au bout du délai de 20 heures après la levée de leur garde à vue, ce qui ne fut pas le cas", ajoute le communiqué qui précise que "des nullités ont donc été soulevées par les avocats Marie Dosé et Alexandre Faro".
"Vous vouliez un avion vert, on s'en occupe"
Ces militants avaient escaladé les grillages du tarmac de l'aéroport et, à l'aide un rouleau monté sur une perche, avaient repeint en vert, pendant une dizaine de minutes, cet avion (sans passager à bord).
Ces militants ont fait allusion aux propos tenus par le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, tenus sur France Inter en mai dernier où il affirmait : "On est dans un moment où l'on peut inventer l'avion vert". "L’aéronautique est extraordinairement chamboulé par cette crise. Il faut rebondir et on a un sujet, c’est le verdissement de l’aérien", poursuivait-il. En réponse, un militant proclamait dans une vidéo : "Voilà M. Djebbari. Vous vouliez un avion vert, on s'en occupe."
L'association écologiste précise que les neufs militants pourraient néanmoins être ultérieurement convoqués à un nouveau procès. Pour cela, le parquet de Bobigny devra désormais produire de nouvelles citations à comparaître pour les militants écologistes.