Depuis hier, les hospitalisations sont en baisse. Et c'est une première victoire dans la "guerre" que mène le personnel soignant contre le Covid-19. Le confinement commence à faire effet mais attention, les hôpitaux sont toujours sous tension nous explique un médecin.
Les chiffres sont là. En Île de France, le nombre de personnes hospitalisées baisse et cela pour la première fois. Hier, mercredi 15 avril, on comptait 13 018 hospitalisations contre 13 209 la veille, selon les chiffres de Santé publique France. Une courbe descendante qui suit la tendance nationale comme l'a souligné Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. "Actuellement, 31 779 personnes sont à l'hôpital, soit 513 de moins en 24 heures, c'est le premier jour de baisse", s'est-il félicité lors de sa conférence de presse quotidienne.
Tous les départements franciliens sont concernés
On a beaucoup moins de nouveaux malades
Tous les départements franciliens connaissent une diminution du nombre de personnes prises en charge dans les hôpitaux notamment à l'AP-HP comme l'explique Hafid Ait-Oufella, professeur en médecine intensive-réanimation à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. "L’évolution des chiffres colle à notre réalité. On connaît une baisse du nombre de nouveaux malades provenant du Samu ou des urgences", explique t-il.
Les Hauts-de-Seine dénombraient, mercerdi 15 avril, 1 984 personnes hospitalisées contre 2 006 la veille. Dans les Yvelines, 1 025 contre 1 054, 24 heures plus tôt. En Essonne, 48 personnes ont pu rentrer chez eux. Le département le moins touché par le virus, la Seine-et-Marne comptait 837 personnes hospitalisées contre 830 la veille. Le Val d’Oise comptabilisait 942 personnes à l'hôpital contre 961. La Seine-Saint-Denis, le département le plus fortement touché, hors Paris, connaît le même phénomène : 1 574 hospitalisations mercredi contre 1 613 mardi. C'est à Paris, qu' il y a le plus grand nombre de malades à l'hôpital.
Hier, 3 209 personnes étaient encore hospitalisées contre 3 281 la veille.
Les effets du confinement
Le nombre des hospitalisations baisse donc pour la première fois. Tout comme le nombre de personnes en réanimation.Les résultats du confinement sont palpables
Bertrand Godeau professeur en médecine interne à l'AP-HP confirme : "Je veux donner un message d'optimisme à la population, certes il y a encore beaucoup de décès car il y a beaucoup de gens en réanimation, mais la décélération est nette. Tous les efforts qui ont été faits par la population avec le confinement portent leurs fruits. Bien évidemment il faut continuer le confinement jusqu'à la mi-mai mais ses résulats sont palpables, ce qui n'est pas forcement évident pour quelqu'un qui est confiné chez lui et qui trouve le temps long."
"C’est vrai que, les hospitalisations diminuent. Il y a moins d'entrants et plus de sortants, guéris ou décédes. Nous sommes sur un plateau, au milieu de la crise. Le système de santé a pu absorber les patients, gérer la vague. Mais les lits sont pleins et les malades les occupent bien souvent pendant de longues semaines et pour certains leur état se détériore" affirme le Professeur en médecine intensive-Réanimation. "Pas question de baisser la garde d'autant plus que nous voyons revenir des personnes atteintes d'autres pathologies non Covid-19 qui eux aussi, nécessitent des soins et occupent des lits", nuance le professeur Hafid Ait-Oufella.
Selon ce médecin, le confinement a joué son rôle et explique la diminution du nombre d'hospitalisations. Mais il craint l'arrivée d'une deuxième vague de Covid-19. "On a très peur d’une deuxième vague car dans l'état actuel des choses les services sont pleins. On a pu se déployer pour prendre en charge la grande vague. On ne pourra pas faire plus en cas d'un afflux importants de nouveaux malades. Cela pourrait être catastrophique, si les gens ne respectent pas sérieusement le confinement. En réanimation, une personne sur deux décède." souligne t-il.