L’Institut Paris Région lance une enquête régionale sur la mobilité des Franciliens. Elle va demander à 4 000 participants de porter une balise GPS pendant une semaine, contre rétribution.
Cela faisait des années qu'une large enquête concernant les habitudes des Franciliens en matière de mobilités n'avait pas été lancée. Mais la crise sanitaire, qui a changé profondément les comportements de déplacement, l'a rendue nécessaire. Elle aura lieu entre la mi-octobre 2022 et la mi-mars 2023.
Sauf que cette fois-ci, pas question d'utiliser la méthodologie habituelle. Les lourds et coûteux questionnaires et enquêteurs sont remplacés par la technologie : une balise GPS portée par un échantillon représentatif (et les participants recevront un chèque cadeau d'une valeur de 30 euros).
"On prête une petite balise à chaque participant. Elle pèse 60 grammes, on peut l'attacher à la ceinture, la mettre dans son sac à main. On demande de la porter lors de tous les déplacements pendant une semaine. Cela permet d'avoir une connaissance de la mobilité sur une semaine, sachant qu'avec l'avènement du télétravail et des téléactivités, les individus réfléchissent à leurs déplacements, peut-être sur une semaine, c'est une hypothèse", explique Dany Nguyen-Long, directeur du département Mobilités de l'Institut Paris Région.
Des centaines de milliers de données
Une précédente enquête datait de 2018, et une autre, très détaillée, de 2010. Mais la méthodologie posait question, car elle ne reposait que sur des témoignages déclaratifs et sur les déplacements de la veille, laissant de nombreux trous dans la raquette.
"Quel est le nombre de déplacements à vélo dans l'Essonne ? Aujourd'hui, on ne le sait pas. Quel est le nombre de déplacements santé pour les personnes de plus de 60 ans ? On ne peut pas non plus le savoir", poursuit Dany Nguyen-Long.
Au terme de l'enquête, des centaines de milliers de données seront analysées par l'institut. Pour vous inscrire, rendez-vous sur ce lien.
Données sécurisées
Mais, comment analyser une trace allant d'un point A à un point B et savoir de quel type de déplacement il s'agit ? "Les modes de déplacement sont détectés automatiquement. On croise avec des critères de vitesse, les temps d'arrêt. Cependant, il est difficile de distinguer un trajet entre un vélo et une trottinette. On fait donc une post-enquête. On réinterroge chaque participant, au plus tard un mois après, sur les déplacements qui n'ont pas été bien interprétés par nos algorithmes. Cela dure en moyenne 10 minutes", indique M. Nguyen-Long.
Concernant les données, il assure qu'elles seront anonymisées et non communiquées aux partenaires (les opérateurs de transports et les départements franciliens). De la même manière, si vous grillez un feu rouge à vélo, vous ne recevrez ensuite pas de contravention. Mais cela pourrait bien troubler les algorithmes.