Election présidentielle en Ile-de-France : ce qu’il faut retenir de ce deuxième tour

L’Ile-de-France a largement participé à la réélection d’Emmanuel Macron qui totalise 73% des voix dans la région. Progression du Rassemblement National, plébiscite du candidat LREM dans les villes : les informations à retenir sur les résultats de cette élection présidentielle.

Les électeurs de l'Île-de-France ont largement participé à la réélection du président sortant. Avec 73% des suffrages, Emmanuel Macron a fait un score particulièrement élevé dans la région.

Le meilleur score d’Emmanuel Macron dans la région 

Le président sortant remporte une forte adhésion auprès des électeurs des grandes villes. Au deuxième tour, son succès se confirme à Paris où il totalise 85,10% des voix. Les Hauts-de-Seine, département le plus aisé de la région, lui ont été largement favorables avec 80% des suffrages.

Emmanuel Macron a également bénéficié du front républicain et a ainsi rassemblé le vote des quartiers populaires dont les électeurs s’étaient, au premier tour, portés sur le candidat de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

L'enracinement du RN en grande couronne

Marine Le Pen a gagné plus de 200 000 voix par rapport à 2017 et son score final a augmenté de 8 points pour atteindre 26,98% des suffrages. Certains territoires l'ont maintenue en tête au second tour. 

Il faut s’éloigner des grandes villes pour retrouver ce vote bleu marine. Dans les petites communes ou les villages situés au-delà de 20 kilomètres de Paris, aux confins du Val d’Oise ou des Yvelines.

Au second tour, Marine Le Pen s’est surtout maintenue dans l’est de la région, en Seine-et-Marne. Elle y réalise son meilleur score régional avec 43,02% des voix au deuxième tour. Au micro de France 3 Paris Ile-de-France, Aymeric Durox, délégué départemental RN 77 souligne la progression du parti d'extrême-droite dans les bastions LREM comme Provins ou Coulommiers.

C’est une classe populaire qui souffre, qui fait partie de la frange périphérique de l’Île-de-France et donc qui se retrouve beaucoup plus dans le programme protecteur, social de Marine Le Pen.

Aymeric Durox, délégué départemental RN 77

France 3 Paris Île-de-France

Dans le plus grand département d'Île-de-France, l’enracinement du vote Rassemblement National est bien là. 

Le report des voix LFI a bien eu lieu

"Pas une voix pour Marine Le Pen", c’était le mot d’ordre de Jean-Luc Mélenchon à ses électeurs au soir du premier tour. Le candidat de La France Insoumise était arrivé en tête dans cinq départements sur huit en Île-de-France. L’appel semble avoir été entendu.

Dans le Val d’Oise et en Seine-Saint-Denis, où il avait obtenu de très bons scores, le report des voix vers Emmanuel Macron a bien eu lieu même si les électeurs se sont un peu moins déplacés. A Saint-Denis, où le candidat Macron était venu faire campagne, il arrive largement en tête avec 79% des suffrages.

S’il n’avait pas eu les 42% des électeurs de Monsieur Mélenchon, il n’aurait pas été réélu. La crise politique n’est pas résolue, c’est bien pour cela qu’on pense qu’il y a un troisième tour qui doit remettre les choses en question.

Eric Coquerel, député La France Insoumise du 93

France 3 Paris Ile-de-France

Le front républicain a donc bien fonctionné mais pour cet électeur interrogé par l'un de nos journalistes à la sortie du bureau de vote, les programmes des deux finalistes ont aussi fait la différence : "Ce n’est pas contre Le Pen, c’est par rapport à leur projet. La France, il faut qu’elle bouge pas qu’elle retourne en arrière".

Un autre, amer, assume d'avoir fait un choix plus radical : "Nous on attendait Mélenchon. On a tous voté Mélenchon dans cette ville. Que ce soit Marine ou Macron, on est ni pour l’un ni pour l’autre donc ce second tour il ne vaut rien. Il faut bien choisir. Moi j’ai fait mon choix : je ne veux pas d’un banquier."  

Une abstention record depuis cinquante ans

L’abstention c’est l’autre grande gagnante de ce scrutin. Elle atteint le taux de 29,4% dans la région. Entre les deux tours, la participation a bien augmenté mais elle est restée historiquement basse. Elle recule encore un peu par rapport au premier duel Macron-Le Pen de 2017.

Le département de la Seine-Saint-Denis est encore celui où les citoyens se sont le moins rendus aux urnes. L'abstention y culmine à 38,79%.  

Dorian Dreuil, co-président de l'ONG A voté !, propose une double lecture de ce scrutin : "Une lecture politique, avec un fait majeur qui est la réélection d'un président de la République pour la première fois hors cohabitation. Puis une lecture plus démocratique qui montre un miroir. A côté du vainqueur, il y a un autre vainqueur : c'est l'abstention. Et à côté de la perdante, il y a une autre perdante : c'est la démocratie." 

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