Agé de 79 ans, l’"ogre des Ardennes" était hospitalisé au sein de l’Unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de l’hôpital La Pitié Salpêtrière. Dix-huit ans après la disparition d'Estelle Mouzin à Germantes l'espoir de retrouver la dépouille de la victime semble s'amoindrir.
L’"ogre des Ardennes" n’est plus. Le tueur en série Michel Fourniret est décédé ce lundi 10 mai 2021 à 15h00 à l’Unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de l’hôpital La Pitié Salpêtrière, a affirmé le procureur de la République de Paris dans un communiqué. Il y était admis depuis le 28 avril pour des problèmes cardiaques selon les informations de France Télévisions. Il était âgé de 79 ans. L'UHSI dans laquelle il était pris en charge dépend du centre pénitentiaire de Fresnes, où il était incarcéré jusque-là. "Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte ce jour par le parquet de Paris et confiée au 3ème district de police judiciaire", poursuit le communiqué.
Ces derniers mois, l’état de santé du détenu s’était fortement détérioré. Il avait déjà été hospitalisé à plusieurs reprises, notamment en novembre 2020 à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) où, dans le coma, il avait été placé en réanimation.
Perpétuité incompressible
Michel Fourniret, l'un des plus tristement célèbres tueurs en série français, avait été condamné à la perpétuité incompressible – une peine très rarement appliquée en France – en 2008 pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. La plus vieille de ses victimes avait 21 ans. La plus jeune, neuf.
En novembre 2019 il a été mis en examen pour la mort d’Estelle Mouzin, qu’il a avoué avoir enlevée et tuée en mars 2020. Cette dernière a disparu le 13 janvier 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne alors qu’elle rentrait de l’école. Dix-huit ans plus tard, le corps de la jeune fille n’a toujours pas été retrouvé. La famille est dans l’impossibilité de faire le deuil.
Fouilles... sans résultat
Une série de fouilles ont bien été effectuées pour retrouver la victime fin juin 2020 dans la maison à Ville-sur-Lumes, qui avait appartenu à la sœur défunte de Fourniret, ainsi que le château du Sautou, ancienne propriété du tueur. Elles n’avaient toutefois pas permis de retrouver des traces de la fillette.
D’autres ont été menées en décembre 2020 suite à des révélations faites quelques semaines auparavant par l’"ogre des Ardennes" pour tenter de retrouver le corps d’Estelle Mouzin. Coordonnées par la juge Sabine Khéris, elles n’ont rien données. Idem pour ce qui est de celles menées fin avril dans un lieu mentionné par l’épouse et complice de Michel Fourniret, Monique Olivier. Condamnée à la perpétuité, accompagnée d’une mesure de sûreté de vingt-huit ans, cette dernière – qui a reconnu sa participation dans la séquestration de la fillette – guidait les recherches des enquêteurs. Maintenant que Michel Fourniret est décédé, l'espoir de retrouver la dépouille de la victime semble s'amoindrir.
