Le ministre de l’Éducation nationale a détaillé hier soir les grandes lignes de la rentrée scolaire 2020. Port du masque, cours en présentiel et allègement des distanciations sociales, les différentes annonces font réagir.
Moins de deux semaines avant la fin des vacances. Invité hier du Journal de 20 heures sur France 2, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a dessiné les contours de la rentrée de nos jeunes écoliers, collégiens et lycéens. Les élèves retrouveront les bancs scolaires à partir de 1er septembre prochain. Parmi les mesures fortes, le port du masque obligatoire pour tous les étudiants à partir de 11 ans.
"Cette décision m’énerve et me gêne. J’avoue que j’ai une peine immense à envoyer mon enfant à l’école, en sachant qu’il va porter un masque toute la journée", confie Carine une mère de famille de 41 ans. Entre son trajet pour aller au collège, et ses horaires de cours, son fils de 13 ans devra porter le masque de 7h20 à 18h00. "Le principe, c’est le port du masque par tous les élèves dès lors qu’on est dans un espace clos" a ainsi défini Jean-Michel Blanquer. Les adultes devront également porter le masque à l’intérieur et en recevront chacun un.#RentreeScolaire2020
— Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) August 20, 2020
➡️ Protéger les élèves et les adultes
➡️ Assurer l’éducation pour tous avec une rentrée le 1er septembre
➡️ Port du masque par tous les adultes et les élèves dès 11 ans
@jmblanquer
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Finies les distanciations d'un mètre
Les enfants de moins de 11 ans seront dispensés. Mais le ministre de l’Éducation nationale a évoqué la possibilité d’imposer le port du masque dès les classes de CM1, même si "les avis scientifiques recueillis jusqu’à présent ne vont pas jusque-là". Une manière de compenser l’allègement des règles de distanciation sociale en classe. Laisser un mètre de distance entre chaque étudiant ne sera en effet plus obligatoire. D’autre part, chaque classe devra être aérée toutes les trois heures, pendant au moins dix à quinze minutes, et trois fois par jour.Les établissements scolaires auront cependant la liberté d’imposer le masque ou non pendant les récréations. "Apparemment dans l’école de mon fils ils devront le porter, avec interdiction de le baisser et le mettre sous le nez", détaille Carine. Mais pas question pour cette Parisienne de remettre en cause le retour de son enfant au collège : "On n’est pas tous en situation de pouvoir laisser nos enfants chez les grands-parents. Comment on fait pour travailler ? Je vais expliquer à mon fils qu’il doit porter le masque au collège. Il est en âge de comprendre la situation". Jean aussi conduira sa fille au lycée, "mais sans être vraiment rassuré. J’aurais aimé avoir le choix comme à la fin du confinement"."On n’est pas tous en situation de pouvoir laisser nos enfants chez les grands-parents. Comment on fait pour travailler ? Je vais expliquer à mon fils qu’il doit porter le masque au collège. Il est en âge de comprendre la situation"
Les cours à suivre en présentiel
Car l’Éducation nationale a été claire. Dans un protocole sanitaire publié le 21 juillet dernier, l’institution explique : "La présence des élèves en classe, à l'école, au collège et au lycée, est impérative et n'est pas laissée à la libre appréciation des parents". Hors de question pour les 12 millions d’élèves de suivre les cours à domicile comme pendant le confinement. Mais l’État se laisse la possibilité d’instaurer des mesures mixtes en cas de forte circulation du coronavirus. Les étudiants pourraient alterner entre leçons à domicile, et enseignements en présentiel. L’enjeu pour l’Éducation nationale reste toutefois d’assurer un maximum de cours physiques pour les élèves. "Certains ne sont pas revenus depuis le mois de mars. C'est important de raccrocher ces élèves à l'école", juge un jeune professeur des écoles pour qui les cours à distance ne remplace pas l'enseignement en présentiel : "On a montré qu'on avait pu s'adapter et se réinventer, mais il ne peut pas y avoir les mêmes échanges et retours entre l'élève et l'enseignant qu'en classe".Quant à un potentiel report de la date de la rentrée, l’hypothèse a été balayée par Jean-Michel Blanquer. "L’Éducation nationale n’est pas une variable d’ajustement de notre société ou d’une crise sanitaire. En France, aujourd’hui plus que jamais, on n’a pas besoin de moins d’éducation, mais de plus d’éducation", a justifié le ministre.
Les cours reprendront donc bien le 1er septembre. Un syndicat d’enseignants, le SNUipp-FSU avait pourtant demandé le 19 août le report de la rentrée d’une semaine, pour permettre aux professeurs de mieux se préparer. "On vit un peu au jour le jour en fonction de la situation. On ne sait pas tellement si on sera prêts", confie le jeune enseignant. Pour autant, ce dernier estime que le report de la rentrée n'aurait rien changé : "Que ce soit maintenant ou une semaine plus tard, ce sera pareil car on n'a pas de vision à long terme"."On vit un peu au jour le jour en fonction de la situation. On ne sait pas tellement si on sera prêts"
Pour leur rentrée, les élèves seront soumis à des évaluations dès la mi-septembre afin de jauger leurs besoins et niveaux après une fin d’année scolaire 2019-2020 à distance.? Vers un report de la rentrée ? "Non, ce n'est pas une hypothèse (...) Le protocole élaboré au mois de juillet assure la protection et l'éducation pour tous"
— Info France 2 (@infofrance2) August 20, 2020
? Jean-Michel #Blanquer, ministre de l'Education nationale
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