Les Français ne pourront pas célébrer la nouvelle année comme ils le souhaitent. Ce jeudi, le gouvernement a annoncé qu’un couvre-feu serait en vigueur entre 20 heures et 6 heures le soir de la Saint-Sylvestre. Ceux qui avaient prévu de fêter le passage à 2021 devront s’adapter.
Le décompte avant le passage à la nouvelle année risque de manquer de coffre le soir du 31 décembre. Face à la crise sanitaire et aux chiffres de l’épidémie toujours inquiétants, le gouvernement a fait le choix de sacrifier la soirée de la Saint-Sylvestre. Si les Français pourront fêter Noël librement, ils devront respecter un couvre-feu de 20 heures à 6 heures pour la nuit du nouvel an.
Et face aux annonces de Jean Castex, les réactions et les postures sont diverses. Il y a ceux qui acceptent, et ceux qui contestent. "Je ne comprends pas pourquoi Noël est maintenu et pas le nouvel an. C’est juste l’illustration des différences étranges dans les décisions du gouvernement depuis des mois", souffle Jean-Charles, ingénieur transition énergétique.
Limiter les rassemblements festifs
Jean Castex a répondu hier dans son discours. En maintenant un couvre-feu le soir du passage à la nouvelle année, le gouvernement espère empêcher les rassemblements importants entre amis ou en famille dans des lieux privés. Car d’après l’exécutif, ce sont de véritables fêtes avec plus d’invités qu’à Noël qui s’organisent le 31 décembre. "L’objectif est de limiter au maximum les personnes présentes", expliquait le Premier ministre. Les Français pourront ainsi inviter des proches, mais dans des proportions limitées et raisonnables, avec 6 personnes maximum.
Pour Noël et les fêtes, le seul bon réflexe, c'est les gestes barrières et la limitation du nombre de personnes.
— Olivier Véran (@olivierveran) December 10, 2020
La tentation du test pré Noël peut-être trompeuse (faux négatifs) et saturer l'offre de tests, indispensable pour les personnes contacts ou symptomatiques. pic.twitter.com/QppjpLQOCx
C’est ce que va faire Camille, qui vit à Nanterre (Ile-de-France). Pas question de passer la dernière soirée de l’année toute seule pour cette étudiante. "Je fête le nouvel an. Après une année aussi difficile, je ne veux pas être seule au fond de mon lit à regarder les bêtisiers à la télévision ! Ils ne vont pas nous empêcher de vivre". La jeune femme de 21 ans devrait ainsi inviter quatre amis à elle pour fêter dignement, mais sagement le début de l’année 2021.
Au rang des bons élèves, il y a également Mathilde de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Cette responsable commerciale a décidé de rester chez elle le soir du nouvel an, et ce même avant les annonces d’hier. "Il n’y a pas de risque zéro. Fêter l’évènement à plusieurs c’est prendre un risque. Je ne le conçois pas. Je fais un métier où je suis en contact avec du monde, je ne veux pas prendre le risque d’attraper le virus au nouvel an, puis de le transmettre à quelqu’un en marge de mon travail".
C’est important de redescendre, de retrouver des proches, notre famille et un endroit qui nous est cher en cette période d’ordinaire si festive. Il en va de notre santé mentale
Jean-Charles avait de son côté prévu de redescendre à Marseille, sa ville natale pour fêter la nouvelle année. Les mesures prises par le gouvernement ne devraient pas faire évoluer ses projets. D’autant plus que les déplacements entre régions seront autorisés à partir du 15 décembre. Le jeune homme de 24 ans organisera alors une soirée du nouvel an avec ses amis. "Ce ne sera pas un gros évènement, mais on ne sera certainement pas 6. On ne change pas nos habitudes. On se retrouvera pour l’apéro à 19h30 simplement".
Car tous les convives devront arriver avant 20 heures, et repartir après 6 heures du matin. Ce qui pose problème à Damien. Celui-ci travaille le 1er janvier. Cet infirmier parisien devait passer la soirée avec des amis, mais partir plus tôt pour pouvoir être suffisamment en forme le lendemain. "Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Ça m’embête de ne pas pouvoir participer au nouvel an avec mes amis, mais je ne me sens pas de braver le couvre-feu, ou de m’inventer une fausse dérogation pour ne pas être sanctionné".
D’autant plus que le soir du 31 décembre, 10 000 policiers et gendarmes seront mobilisés et veilleront au bon respect du couvre-feu. Les agents de la police municipale seront aussi réquisitionnés sur le terrain.
A partir du 15 décembre, si vous avez besoin de circuler entre 20h et 6h du matin pour l'un des motifs de dérogation au couvre-feu, vous devrez vous munir d'une attestation de déplacement. ? pic.twitter.com/RmjS4hlUwS
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 10, 2020
Si les célébrations de la Saint-Sylvestre seront différentes selon les choix de chacun, tous espèrent une seule et même chose : retrouver une vie normale, loin du coronavirus et de ses contraintes en 2021.