RER E : "une offre estivale beaucoup trop dégradée et beaucoup trop longue" selon l’association Plus de trains

Avec des temps d’attente passant de 15 à 30 minutes en journée, l’association d’usagers Plus de trains dénonce une offre "beaucoup trop dégradée" cet été sur la ligne E, sur "une période extrêmement large". Une situation qui touche aussi d'autres lignes du réseau.

"C’est navrant : l’autorité organisatrice, qui représente in fine l’usager, saborde toute seule l’offre de transport d’été", déplore Plus de trains sur Twitter. L’association d’usagers des lignes RER et Transilien pointe du doigt Île-de-France Mobilités (IDFM), "qui a voté une offre estivale très longue (...) et très allégée", avec des délais d’attente interminables sur la ligne E du RER.

"Des usagers ont informé l’association qu’en journée, entre 10h et 16h, l’attente entre deux RER est actuellement d’une demi-heure, contre 15 minutes d’habitude, explique Arnaud Bertrand, président de Plus de trains. On s’est d’abord dit que la situation s’expliquait par le manque de personnels à la SNCF, comme c’est le cas sur d’autres lignes. Mais ce n’est pas le cas. C’est IDFM qui a voté une période extrêmement large, du 10 juillet au 25 août, pour une offre estivale beaucoup trop dégradée et beaucoup trop longue."

"La conséquence pour les usagers, c’est un effet d'éviction, c’est délétère l’été. Énormément de gens arrivent sur les quais, sont surpris et ne comprennent pas. Et beaucoup d’entre eux se disent qu’ils éviteront d’y retourner. Ça donne une image très négative des transports publics, qui sont jugés pas assez fréquents et pas assez fiables", poursuit-il. 

Arnaud Bertrand cite d’autres cas similaires : "Sur la branche Cergy du RER A, le temps d’attente entre deux trains est passé de 10 à 30 minutes, c’est énorme. Quand on s’éloigne de Paris sur le RER D, au-delà de Corbeil-Essonnes, l’attente est passée de 30 minutes à une heure."

"IDFM veut faire des économies, on en revient au problème du financement des transports"

"On ne comprend pas ce choix de l’autorité organisatrice, déplore le président de Plus de trains. On saborde les transports publics. Que l’offre soit réduite quand il y a moins de monde, on comprend. Entre le 1er et le 15 août, il y a en moyenne un tiers d’usagers en moins. Mais là, autour du 10 juillet, il y a entre 7 et 10% d’usagers en moins. Et l’offre de transports a été divisée par deux, c’est absurde."

"Il s’agirait de trouver un bon équilibre, en passant par exemple à une attente de 20 minutes entre deux trains sur le RER E, et à 15 minutes sur la branche Cergy du RER A, propose-t-il. Dans le métro, si le nombre d’usagers baisse, ce n’est pas gênant quand l’attente passe de 4 à 5 minutes, on peut l'accepter. Il faut trouver une amplitude raisonnable."

Arnaud Bertrand souligne que les contraintes liées aux travaux d'été viennent s’ajouter à la situation : "Le RER A va fermer du 9 au 18 août entre Nation et Val-de-Fontenay. La période est bien choisie, ce sont des travaux pénibles mais nécessaires. Le problème, c’est que les usagers qui viennent de Marne-la-Vallée auront le terminus à Val-de-Fontenay et devront récupérer le RER E. Résultat : on aura des images de quais bondés avec des gens furieux. Les lignes qui ne sont pas fermées à cause des travaux devraient être renforcées pour pouvoir supporter le surplus de voyageurs."

Derrière la situation du RER E, le président de Plus de trains pointe du doigt des raisons financières. "IDFM veut faire des économies, on en revient au problème du financement des transports. Et le service pour les voyageurs passe à l’as. Et du côté des opérateurs, la SNCF doit être ravie, l’offre dégradée peut servir de cache-misère pour mieux gérer le manque d’agents", déplore-t-il.

IDFM n’a pas répondu à nos questions.

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