Les grévistes des trois sites d'incinération de déchets produits par Paris ont mis en place des "barrages filtrants" pour laisser passer des camions de collecte des ordures.
Laisser passer des camions est une "décision de sécurité pour limiter les risques d'épidémie", a expliqué Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT du site d'Issy-les-Moulineaux. En milieu de matinée samedi, seuls trois sont passés.
En assemblée générale vendredi, les grévistes ont "reconduit l'action jusqu'à mardi inclus, avec un filtrage des camions" à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) lundi et mardi.
À Ivry-sur-Seine, le plus gros des trois sites d'incinération du Syctom, la police était venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer.
L'accès à l'usine comme aux deux garages de camions-poubelles est donc toujours bloqué. Selon la CGT, 95% des salariés du site de traitement d'Ivry et tous les chauffeurs des deux garages sont en grève.
10 000 tonnes de déchets non-ramassés
Vendredi, la mairie de Paris a estimé que 10.000 tonnes de déchets non-ramassés étaient présents sur les trottoirs parisiens.
Après le refus de la maire PS Anne Hidalgo, soutien du mouvement social, de demander la réquisition au préfet de police, ce dernier a signé jeudi cette réquisition d'agents pour évacuer les ordures.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a ensuite affirmé que cette réquisition fonctionnait mais, sur le terrain, la situation reste confuse.
Système à moitié privatisé
La capitale possède un système de collecte particulier: les agents de la mairie assurent la collecte des déchets dans la moitié des arrondissements tandis que l'autre moitié est desservie par des prestataires privés.
Tard dans la soirée vendredi, l'entreprise Derichebourg a annoncé dans un communiqué "avoir été réquisitionnée" par la préfecture de police "en vue de concourir à un service minimum de collecte des ordures".
La préfecture a confirmé cette information samedi matin, précisant que "cinq garages de camions-bennes avaient repris une activité" et que "deux sociétés concessionnaires de traitement ainsi que plusieurs agents (avaient) été requis depuis" vendredi.
Mobilisés, les éboueurs de la mairie refusent avec cette réforme le report de 57 à 59 ans de leur départ en retraite.
Source : AFP