Une cinquantaine de personnes travaillant pour un sous-traitant du palace Park Hyatt Paris-Vendôme ont manifesté ce jeudi devant l'établissement parisien, situé rue de la Paix. Elles dénoncent leurs conditions de travail et réclament d'être embauchées par le palace.
"Nos conditions de travail sont déplorables. C'est de l'esclavage moderne". Nous sommes payées à la tâche et non à l'heure. On peut même nous obliger à venir travailler pendant nos jours de repos", a affirmé Debora Follot, femme de chambre depuis deux ans de l'hôtel cinq étoiles.Il y a "près de 70% de grévistes", selon Mme Follot. Elle explique que, sur 300 salariés du palace parisien, 65 sont employés par la sous-traitance. Ce sont des femmes de chambre, des valets et des équipiers en hôtellerie qui s'occupent du montage et démontage des chambres, de l'approvisionnement du linge et qui nettoient les couloirs.
"C'est un travail très physique, il faut le dire franchement, nous nous mettons à quatre pattes. Normalement, dans les hôtels de luxe, les femmes de chambre travaillent à deux, ici nous sommes seules, c'est épuisant. Nous avons toutes des maux d'épaule et de dos", a confié la femme de chambre.
Pour Claude Levy, de la CGT, syndicat qui appelait les salariés à la grève, "c'est le seul grand hôtel parisien qui sous-traite son personnel". "Nous demandons l'embauche immédiate des salariés, le 13e mois et le paiement de toute heure supplémentaire", a-t-il indiqué. "Il est inacceptable de constater dans un palace des violations quotidiennes du Code du travail et un statut social aussi bas", a-t-il ajouté, en précisant que "l'entreprise avait parfaitement les moyens avec un chiffre d'affaire réalisé en 2012 de 41,6 millions d'euros".
Contactée, la direction de l'hôtel a simplement indiqué dans un communiqué que son sous-traitant, la société Française de services était "actuellement en litige avec certains de ses employés", disant "espèrer que cette situation sera rapidement résolue et ce dans les meilleures conditions possibles".