D'après les syndicats, les hôpitaux de l'APHP pourraient enregistrer un déficit de 174 millions d'euros en 2017.
En juillet, les prévisions étaient bonnes à l'APHP. Quelques mois plus tard, la hausse de l'activité de 2,5% et le déficit contenu à 39 millions d'euros sont déjà oubliés. D'après les syndicats Sud, CGT et CFDT, qui redoutent des suppressions de postes, les hôpitaux de Paris devraient enregistrer cette année un déficit comptable de 174 millions d'euros.
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Le déficit du compte principal, qui correspond aux activités de soins, avait déjà été révisé de 39 à 104 millions d'euros en octobre dernier. D'après les syndicats, le gouvernement a décidé depuis de geler 50 millions d'euros de dotations, auxquels il faut ajouter 20 millions d'euros de dépenses (médicaments, dispositifs médicaux, frais généraux) qui n'étaient pas prévues dans la précédente estimation.
"Des déficits qui dépassent l'entendement"
"Il faut faire plus d'activité si on veut avoir plus de sous pour fonctionner l'année d'après, expose Olivier Youinou, co-secrétaire général Sud Santé APHP. Là, on arrive à une situation où l'activité est au rendez-vous mais son augmentation, non. C'est grevé financièrement. Il faut revoir la trajectoire, on n'aura pas le budget qui était prévu et on arrive à des déficits qui dépassent l'entendement."
Conséquence de ces mauvais chiffres, Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, a annoncé un plan sur cinq ans qui prévoit une limitation de l'augmentation de la masse salariale. La CGT, quant à elle, craint la suppression de 1200 postes d'ici 2022. "Ce tour de vis supplémentaire, cet étrangement budgétaire, c'est encore plus de sacrifices au sein des hôpitaux mais aussi moins d'accès aux soins pour la population", souligne Rose-May Rousseau, secrétaire générale USAP-CGT.
D'autres pistes d'économies, comme la vente du patrimoine immobilier, sont également explorées. Une mobilisation à l'appel des syndicats est prévue le 4 décembre à Paris.