La mémoire collective de Mai 68 est largement liée aux affiches produites par l’École des Beaux-Arts de Paris rebaptisé l’Atelier Populaire à partir du 14 mai par ses étudiants et ses enseignants.150 affiches de Mai 68 sont exposées aux Beaux-Arts jusqu'au 20 mai.
Depuis cinquante ans, Mai 68 occupe, dans les imaginaires collectifs, une place particulière. Il suffit de prononcer cette date, pour voir les pavés qui volent, les barricades, les voitures incendiées et les slogans sur les murs des facultés. "Dessous les pavés c'est la plage"... à la Sorbonne, "Soyez réalistes, demandez l'impossible" est-il écrit sur les murs de la fac de Censier.
Cette époque est aussi marquée par la production foisonnante d'affiches qui naissent dans les locaux de l'Atelier Populaire ex-Ecole des Beaux-Arts. Ces sérigraphies ou lithographies sont le reflet de la rencontre de l'art et de la politique expliquent les organisateurs de l'exposition "La culture visuelle de l ’extrême gauche en France (1968-1974)". Elles sont les témoins de la mobilisation et de la révolte politique d'une génération, celle des années 1960-1970.
Cette sérigraphie qui fait partie de la collection montre un buste stylisé du chef de l’Etat, portant képi, levant les mains en l’air, en posture victorieuse, mais évoquant plutôt une marionnette. Un slogan calligraphié l’accompagne : « La chienlit, c’est lui ! »