L'assaillant de la gare de Lyon est toujours en garde à vue

La garde à vue du Malien de 32 ans qui a blessé trois personnes dont une grièvement samedi gare de Lyon à Paris, décrit par un de ses proches comme n'ayant "jamais manifesté de tendances violentes", était toujours en cours lundi.

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La garde à vue de l'assaillant de la gare de Lyon peut durer jusqu'à 48 heures et devrait donc s'achever au plus tard lundi soir ou mardi matin. Une décision devrait donc être prise sous peu sur les suites données à l'enquête.

L'agression a eu lieu samedi peu après 07h30 : l'assaillant a blessé grièvement un homme de 66 ans en lui portant un coup de couteau à l'abdomen et deux coups de marteau à la tête, selon une source policière. Le pronostic vital de cet homme était "toujours engagé" lundi midi, d'après la source proche du dossier. Deux autres personnes ont été blessées, dont l'une est sortie de l'hôpital samedi soir. L'enquête a été confiée au 2e district de la police judiciaire parisienne.

L'assaillant, de nationalité malienne, était "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable", selon les documents d'identité trouvés en sa possession, avait indiqué samedi le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité.

"Cabrioles" 

Selon les carabiniers italiens, le suspect a vécu jusqu'à 2021 dans un centre d'accueil de la communauté religieuse géré par l'association catholique Agathon dans le village de Montalto Dora, à une heure environ au nord de Turin. Inconnu des services de police français comme italiens, "il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n'a jamais manifesté de tendances violentes", ont-ils précisé à l'AFP.

Ce que corrobore Nicol Alfonsi, le prêtre de la paroisse de Montalto Dora, qui affirme en avoir été très proche. "Il est arrivé en Italie en 2016 sur une embarcation, avec d'autres migrants, à Pozzallo, en Sicile, puis a été envoyé à Turin et accueilli à Montalto Dora", raconte l'homme d'Église à l'AFP. "D'emblée, nous avons compris qu'il avait des problèmes de nature psychique. Il n'était pas violent mais parfois nous le trouvions en train de faire des cabrioles dans la rue. Nous l'avons présenté à un médecin et il semble que ses problèmes psychiques viennent d'une maladie passée. Une thérapie a été prescrite et depuis il était bien", assure le prêtre. Selon lui, le trentenaire a obtenu l'asile en 2016, et le permis de séjour en 2017. "Il a alors travaillé comme ouvrier agricole". Le prêtre a parfois perdu de vue son protégé qui, selon la presse italienne, aurait ensuite vécu à Turin et travaillé dans un magasin de bricolage.

"J'ai été stupéfait quand j'ai appris la nouvelle" de l'attaque à Paris, "parce que quand il était avec nous, il n'a jamais témoigné la moindre violence. C'était un garçon joyeux qui s'entendait bien avec ses camarades et ne se droguait pas", assure le prêtre. Le 31 janvier, soit trois jours avant l'agression, le prêtre avait contacté l'assaillant pour lui dire qu'il avait fait émettre à son nom une nouvelle carte bancaire. L'homme lui avait répondu qu'il venait lui-même d'obtenir une nouvelle carte de paiement. La police italienne, interrogée dimanche, a précisé que l'agresseur avait "obtenu un permis de séjour pour protection subsidiaire", une protection donnée par un Etat pour les personnes ne remplissant pas les critères de l'asile.

Un compte TikTok ouvert au nom de l'assaillant

Laurent Nuñez avait indiqué samedi lors d'un point presse que "des médicaments" avait été retrouvés sur lui. Sa garde à vue a d'ailleurs été interrompue samedi soir jusqu'à dimanche après-midi pour un passage à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Les enquêteurs travaillent toujours sur un compte TikTok ouvert au nom de l'assaillant, sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Sur l'une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, l'auteur du compte écrit : "R.I.P. (repose en paix, NDLR) dans trois mois, qu'Allah m'accueille dans son paradis". Dans d'autres vidéos, il exprime notamment son ressentiment à l'égard de la France, faisant référence à l'intervention militaire française au Mali.

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