La Cravate Solidaire accompagne et habille les candidats avant leur entretien d'embauche

Donner à tous une chance de réussir ses entretiens de recrutement. C’est l’objectif de l’association 'La Cravate Solidaire' qui fête cette année ses 10 ans.

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"L’habit ne fait pas le moine, mais il y contribue". L’association 'La Cravate Solidaire', combat la discrimination à l’embauche liée à l’apparence. Elle habille les demandeurs d’emplois pour leurs entretiens et les accompagne dans leur recherche d'emploi.

Au sous-sol du bâtiment parisien de l'association, le dressing est immense. Une salle de 100 m2, où sont rangés par taille et par couleur des centaines de costumes, des chemisiers, des jupes, des chaussures, des sacs et bien sûr des cravates.

Il y a maintenant dix ans que le projet, 'La Cravate Solidaire', imaginé par trois étudiants en école de commerce a vu le jour à Paris. L'idée de départ est de récupérer les tenues professionnelles qui dorment au fond des placards et de les donner à des personnes qui n'ont pas les moyens de se payer un costume. Les trois jeunes gens entendent ainsi lutter contre les discriminations sociales et en particulier celles liées à l'image en entretien d'embauche.

"Je trouve ça extraordinaire de voir leur regard lorsque ils se découvrent dans la glace avec leur nouvelle tenue". "Lorsque les personnes descendent dans le dressing, souvent elles ne sentent pas légitimes. Le bonheur qu'ils ont, quand ils remontent, c'est ce qui me plait dans cette activité", raconte Dominique.

Depuis un an, cette jeune retraitée, participe à la vie de l'association. "Je ne pensais pas que les rhabiller (le travail du conseil en image, ndlr) pouvait être aussi important et permettait de se sentir plus fort". "Le but, ce n’est pas simplement de fournir une tenue pour passer un entretien mais de travailler la confiance en soi et que la personne reparte avec un vêtement dans lequel elle se sent bien", observe-t-elle.

La Cravate Solidaire, c'est 20 permanents et 15 stagiaires et volontaires du service civique

Zinabe connaissait déjà l'association 'La Cravate Solidaire'. Elle est venue en 2015 et grâce aux vêtements qu'on lui avait donnés, elle avait obtenu un entretien et un CDD de deux ans, raconte la jeune femme, rencontré dans les allées du dressing.

"Aujourd'hui je suis revenue pour trouver une tenue chic. On m'a conseillé un pantalon, un beau sac, et là maintenant, j’ai la tenue complète pour réussir mes entretiens", plaisante Zinabe.

Au fil des années, 'La Cravate Solidaire' a élargi ses activités. Après avoir travaillé sur l'apparence en récupérant auprès des entreprises et des particuliers des costumes pour les offrir à des personnes qui n'ont pas nécessairement les moyens de les acheter. Le trio à la tête de l'association a voulu aller plus loin et a proposé des simulations entretiens d'embauches.

"Pour mener à bien cette nouvelle mission, on a fait appel à une communauté de bénévoles qui se sont mis en place pour accompagner les entretiens", explique l'énergique Temaé, responsable des partenariats associatifs et dernière embauchée de l'association.

Patricia, fait partie de ce volant de bénévoles, venu donner de leur temps pour aider les autres. "J'ai la prétention d'avoir certaines compétences, alors pourquoi ne pas les utiliser pour venir en aide à quelqu'un", dit cette ancienne responsable Rh dans un ministère. "J'ai entendu parler par hasard de 'La Cravate', par une collègue à qui j'expliquais la peur farouche que la retraite m'inspirait et quand l'heure de la retraite a sonné, je me suis souvenue de notre discussion et j'ai contacté l'association", indique Patricia.    

Patricia ne regrette pas son choix. Elle apprécie de faire partie d'une équipe qu'elle qualifie d' "extrêmement dynamique et bienveillante". Elle apprécie aussi le mélange de générations qui associe "les jeunes et les vieux" de l'équipe.

"Je suis ravie très égoïstement, car ce que je fais me plait et je suis ravie aussi parce que j'ai l'impression d'apporter quelque chose aux autres", résume-t-elle.

Les premières minutes d'un entretien d'embauche son primordiales,

Temaé, salariée à La Cravate Solidaire

Zynabe, sort de sa simulation d'entretien, visiblement satisfaite. "Ils m’ont apporté de l’assurance m’ont dit que mon CV était intéressant, en plus le fait d’avoir un retour de deux personnes différentes qui connaissent le secteur dans lequel je veux travailler, (secteur informatique, ndlr), ça rassure", explique-t-elle. "Ici, on entre, comme une petite souris et on sort comme un éléphant", rigole-t-elle.

Toutes les personnes accueillies à 'La Cravate solidaire' viennent par le biais d'associations. "La grande majorité des bénéficiaires vivent avec moins de 1000 euros par mois, avec des profils différents, des jeunes, des moins jeunes, des hommes et des femmes, des migrants, des repris de justice", explique Temaé, la responsable des partenariats associatifs.

Un camion dressing parcourt les routes du 93 et 95

A Paris, en dix ans, 6000 personnes ont été accompagnées. Et les résultats sont là, constate-t-elle : "65% des personnes qui sont passées par 'La Cravate solidaire' en 2021 ont retrouvé un emploi ou une formation. Ce chiffre grimpe à 80% pour ceux qui sont passés par la Mobile, notre camion dressing de 15 m3 qui sillonne les routes de la Seine-Saint-Denis et du Val-d'Oise. Ce véhicule lancé en 2019 permet aux bénévoles d’aller au-devant de tous ceux qui ne peuvent pas se déplacer", "et c'est super important d'être proches des gens", précise-t-elle. 

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