Alors qu’un arrêté de la préfecture de police de Paris interdit la manifestation prévue ce samedi au départ de la place du Châtelet, la justice confirme la décision notamment au regard de "la gravité de risques de troubles à l'ordre public".

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"Vous risquez d'être interpellé et/ou verbalisé", prévient la préfecture de police sur X (ex-Twitter). L’interdiction de la manifestation pro-palestinienne prévue ce samedi après-midi de la place du Châtelet jusqu'à celle de la République a été validée par le tribunal administratif, "au regard notamment du contexte de tensions exacerbées liées au conflit israélo-palestinien et des conditions de déroulement de cette manifestation".

"La manifestation en litige intervient dans un contexte de tensions exacerbées lié aux événements dans la bande de Gaza avec une montée, en France, des actes antisémites", indique le tribunal dans un communiqué publié ce samedi. Saisi en urgence, le juge des référés a ainsi rejeté les requêtes de quatorze associations et particuliers qui contestaient cette interdiction au nom de la liberté d'expression et de la liberté de réunion.

"Au regard de la réalité et de la gravité de risques de troubles à l'ordre public, et alors qu'une mesure moins restrictive ne pouvait être mise en oeuvre, c'est sans porter, en l'espèce, une atteinte manifestement illégale à la liberté de manifester et d'expression que le préfet de police a prononcé l'interdiction de manifester à Paris", écrit juge dans son ordonnance, consultée par l'AFP.

"Il s'agit d'une décision révoltante"

"Le rassemblement projeté peut présenter un risque particulier sérieux de violences, à l'encontre d'autres groupes ou des forces de l'ordre et de dégradations de biens", a estimé le juge des référés. Notamment car à la différence des rassemblements des 19, 22 et 24 octobre 2023, la manifestation prévue ce samedi est "déambulatoire, et non statique", passant par "les quartiers du Marais et du Sentier où est implantée une communauté juive importante et sont installés notamment des lieux cultuels et culturels juifs", indique le communiqué.

Le juge des référés considère par ailleurs que la sécurité publique ne pourrait être garantie, les forces de police étant "fortement mobilisées" en marge de la finale de la Coupe de monde de rugby, "drainant des milliers de supporters" à Paris et dans sa banlieue, selon l'ordonnance.

Organisée par le collectif Urgence Palestine, cette manifestation en soutien au peuple palestinien avait été interdite jeudi par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, pour risque de trouble à l'ordre public. "Il s'agit d'une décision révoltante, qui entérine des risques de troubles à l'ordre public que rien n'étaye au vu du déroulement des précédentes manifestations des 19, 22 et 24 octobre", a réagi auprès de l'AFP Me Vincent Brenghart, l'un des avocats des associations requérantes.

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