Le CNRS attribue sa médaille d’or 2022 au chimiste Jean-Marie Tarascon

"Pionnier du stockage électrochimique de l’énergie", ce "spécialiste de la chimie du solide" reçoit la prestigieuse récompense de l’organisme public de recherche scientifique.

Son travail répond à un "défi majeur" selon le CNRS : "Inventer de nouvelles technologies plus performantes, sécurisées et écologiques pour le stockage de l’énergie de demain". L’organisme public attribue sa médaille d’or 2022 au chimiste Jean-Marie Tarascon, annonce l’établissement dans un communiqué publié ce jeudi.

Le CNRS souhaite distinguer "ses travaux pionniers dans la compréhension et la découverte de nouveaux concepts réactionnels liés au lithium, la synthèse de nouveaux matériaux d’électrodes et d’électrolytes pour batteries, et la conception de batteries inédites". Les recherches du chimiste "trouvent des applications aujourd’hui dans les véhicules électriques, les appareils électroniques portables ou encore le stockage des énergies renouvelables", résume l’organisme.

Âgé de 68 ans, Jean-Marie Tarascon est actuellement professeur au Collège de France, qu’il a intégré en 2014. Le chimiste dirige par ailleurs le Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E). Décrit comme un "spécialiste de la chimie du solide et d’électrochimie", il est membre de l’Académie des sciences depuis 2004.

Jean-Marie Tarascon travaille depuis plus de 25 ans dans des laboratoires associés au CNRS. Il commence sa carrière aux États-Unis dans les années 1980 : embauché en 1983 par Bellcore, une filiale des laboratoires Belles dédiée aux télécommunications, il étudie alors la supraconductivité.

Une dotation de 50 000 euros remise lors d’une cérémonie le 14 décembre prochain

Suite au séisme de Loma Prieta en Californie en 1989, alors que les lignes téléphoniques classiques nécessitent de l’électricité de secours, "l’autonomie des batteries au plomb se révèle insuffisante". Le chercheur prend alors la tête du groupe du stockage de l’énergie.

Il étudie ainsi les batteries au lithium, "encore balbutiante à l’époque", et "met au point avec son équipe les premières batteries au lithium extra-plates et basées sur un nouveau système tout plastique, flexible et plus sûr". Un technologie "fortement brevetée", utilisée aujourd’hui "dans certains véhicules électriques".

De retour en France en 1995, Jean-Marie Tarascon prend la tête du laboratoire réactivité et chimie des solides d’Amiens et initie notamment en 2011 la création du RS2E, "tout premier réseau français sur l’énergie qui rapproche des acteurs industriels et académiques". "C’est sous (son) impulsion" que le réseau a "développé la batterie Sodium-ion", utilisée pour le stockage des énergies renouvelables. Il travaille aujourd’hui au "développement de batteries intelligentes et autoréparables via l’injection de capteurs pour traquer les défauts et l'usure du matériau".

Une cérémonie est prévue le 14 décembre prochain dans la capitale. Créée en 1954, la médaille d'or du CNRS - dont le siège se situe rue Michel-Ange, dans le 16e arrondissement de Paris - est associée à une dotation de 50 000 euros de la part de la Fondation CNRS. La récompense distingue chaque année "des carrières scientifiques ayant contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française". Le physicien Jean Dalibard avait été mis à l’honneur l’an dernier.

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