L’association du Droit au Logement a manifesté, aujourd'hui, autour d’un sapin de Noël, déposé devant le ministère du Logement. Si l'événement est traditionnel, les familles précaires franciliennes souhaitent de réels changements.
C’est devenu une tradition pour l’association du Droit au logement (DAL). Chaque année, à Noël, ils rappellent au gouvernement leurs revendications, par le biais d’un cadeau symbolique.
L’année dernière, ils offraient à Sylvia Pinel la ministre du Logement, une horloge, pour accélérer les réquisitions de logements vides. En 2012, pour la même raison, c’était un pied-de-biche doré, à destination de Cécile Duflot, la ministre à l’époque. Aujourd’hui, l’association a décidé d’apporté un sapin décoré de boules de Noël siglées "DAL".
L'Ile-de-France, la région la plus touchée
Les revendications, elles, ne changent pas. L’association se bat pour le logement des jeunes et des ménages modestes et contre leur expulsion. Ils demandent également le respect de la loi au Droit au logement opposable (Dalo), qui permet depuis 2007 un relogement ou un hébergement, dans de brefs délais, des personnes prioritaires.
Le porte-parole de l'association, Jean-Baptiste Eyraud, donne l'alerte sur la région Ile-de-France. Selon lui, elle compte "plus de 500 000 demandeurs de logements et plus de 40 000 ménages prioritaires Dalo" et Paris et le département de la Seine-Saint-Denis "représentent plus d'un tiers des expulsions exécutées en 2014" en France.
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Des familles en situation précaire
Des familles avec enfants et poussettes se sont joints à la manifestation, rue de Varenne, dans le 7e arrondissement. "On vit à sept dans 37m2, mes fils font leurs devoirs par terre, et je vais perdre mes aides au logement en février", explique Chadlia à l'AFP, venue de Pantin pour dénoncer "une situation pas normale".
D'autres aussi témoignaient d'une situation très précaire, tels Ibtissem, venue avec ses deux enfants de 4 mois et 5 ans. Expulsée en septembre de son logement aux Lilas qu'elle n'arrivait plus à payer, elle explique compter sur des amis ou sur les structures d'urgence pour trouver un toit chaque soir. "Hier on était dans un hôtel du 20e arrondissement, mais ce soir je ne sais pas où nous dormirons. J'espère vraiment que le cadeau de Noël, ce sera un logement pour les enfants", confie la jeune femme.