Petite révolution au palais. Pour réduire sa facture d'énergie, l'Elysée a engagé des travaux de rénovation. Le forage dans les jardins est en cours pour installer un système de géothermie destiné à réguler la température des bâtiments.
Le forage est toujours en cours et vient troubler le calme des jardins de l’Elysée. Il faut creuser jusqu’à 64 mètres sous terre. "On va aller chercher la nappe des sables de l’Yprésiens qui ont été déposés il y a une cinquante de millions d’années. Cette eau c’est une formation de sable dans laquelle elle circule naturellement " explique à l'équipe de France 3 Île-de-France, Jean-Loup Lacroix, président de Strategeo et maître d’œuvre sur ce chantier. Cette eau, de bonne qualité, est entre 15 et 16 degrés, été comme hiver. Une fois captée, elle est acheminée vers la pompe à chaleur puis réinjectée vers les sous-sols. Résultat :
« On produit 4 à 5 kilowatts d’énergie en chauffage en ne consommant qu’un kilowatt d’électricité. »
La géothermie fera bientôt donc son entrée à l'Elysée pour en chauffer ou en refroidir les pièces. Un investissement de 5 millions d’euros pour alléger la facture. Pour réaliser ses travaux, il a fallu s’adapter aux contraintes de ce bâtiment du XVIIIème siècle et aux exigences de sécurité du site.
Diviser par trois la facture d'énergie
Selon la version officielle, depuis son arrivée en 2017, le locataire de l’Elysée et ses équipes ont décidé d'entamer la transition énergétique de la résidence présidentielle. Selon le Colonnel Yannick Desbois, directeur général des services "C’est une opération d’ampleur mais qui s’inscrit dans un plan global de rénovation de nos bâtiments avec deux objectifs : la transition écologique donc réduire notre empreinte carbone, nos émissions de CO2. La géothermie cela va nous permettre de réduire de 80% nos émissions de CO2 en ce qui concerne le chauffage et la climatisation du bâtiment principal de la présidence de la république et des bureaux. Et ensuite il y a l’impact de la crise ukrainienne et la sobriété énergétique. La géothermie cela va nous permettre de diviser par trois notre facture énergétique."
Un devoir d’exemplarité donc alors qu'il est demandé aux Français de moins consommer et la volonté de transmettre un patrimoine moins énergivore. Le Président de la République et ses équipes se seraient engagés à ne laisser aucune dette au prochain locataire qui investira les lieux en 2027. Les travaux doivent se poursuivre jusqu'en 2024 et le retour sur investissement est attendu d'ici cinq ans.