Le bâtiment, situé à Paris dans le quartier de Balard, est déjà surnommé le "Balardgone". Il accueille les états-majors des trois armées soit 9000 militaires.
C'est un bâtiment sombre, imposant et un peu biscornu qu'on aperçoit en empruntant le périphérique sud. Le "Balardgone" - surnom formé à partir du lieu de son implantation, le quartier Balard dans le 15e arrondissement, et du célèbre Pentagone américain - accueille depuis cet été les états-majors des trois armées (Terre, Air, Marine), jusqu'alors dispersés sur plusieurs sites, et le Centre de planification et de commandement des opérations, le "CPCO". Son inauguration officielle a lieu aujourd'hui, jeudi 5 novembre, par François Hollande.
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Au total, quelque 9.000 militaires sont amenés à travailler sur ce site. Le complexe a été construit sur le site de l'ancienne "Cité de l'Air", qui abritait le ministère de l'Air (1934) et l'école Sup'Aéro. Vu du ciel, l'architecture des lieux ressemble à un hexagone, synonyme de France dont il reproduit les contours géographiques.
Alors qu'ils cultivaient leurs différences dans leurs sièges respectifs (Balard, Hôtel de la Marine et "îlot" Saint-Germain pour l'armée de Terre), les commandements des trois armées se retrouvent côte à côte sur les mêmes plateaux. "On a travaillé pour que la communication entre les services puisse se faire le plus simplement possible", note un des architectes du projet, Gérald Sellier. Grosse exception à la règle, le ministre continuera à travailler et à recevoir ses hôtes à l'Hôtel de Brienne, une discrète demeure du 18e siècle proche du coeur du pouvoir, l'Elysée et Matignon, même s'il disposera aussi d'un bureau à Balard.
Partenariat public - privé
Si l'extérieur apparaît austère, l'intérieur a été conçu comme une "machine naturelle" autour de patios-jardins, il est censé être autosuffisant à 80% pour ses besoins en chauffage et climatisation grâce à des énergies renouvelables produites sur place. Le nouveau complexe dispose de la plus grande toiture solaire de Paris avec 5.000 m2 de panneaux photovoltaïques qui l'alimentent directement en électricité. Les bureaux, ventilés par l'air frais prélevé dans les cours, sont aussi rafraîchis l'été par de l'eau froide qui circule dans les plafonds.Le Balardgone représente un investissement de 1,2 milliard d'euros, financé en partenariat avec des entreprises privées, dont Bouygues. Le ministère s'est engagé à leur verser un loyer annuel de 154 millions d'euros sur une durée de 30 ans au terme de laquelle il deviendra propriétaire du bâtiment (le coût total pour l'Etat s'élèvera donc à plus de 4 milliards d'euros).
A peine inauguré, le bâtiment suscite déjà la polémique car à cette facture salée s'ajoutent des frais d'aménagement vertigineux, simplement pour ajouter une prise électrique dans un bureau ou pour changer le sens d'ouverture d'une porte.