Le rappeur MHD renvoyé aux assises pour un meurtre lors d'une rixe en 2018

Neuf personnes seront jugées aux assises dont le rappeur MHD. Ils sont accusés d'homicide volontaire pour avoir tabassé à mort un homme de 23 ans dans le Xe arrondissement de Paris en juillet 2018.

Le prince de l'afro-trap risque gros. Mohamed Sylla, alias MHD, encourt une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Une juge d'instruction l'a renvoyé lui et huit autres personnes devant la cour d'assises de Paris pour homicide volontaire.

Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, Loïc K., 23 ans, a été renversé par une voiture, passé à tabac puis blessé à l'arme blanche dans le Xe arrondissement de Paris. Une dizaine de personnes se sont acharnées sur lui, une scène filmée sur un téléphone portable par un témoin depuis une fenêtre, un élément-clé du dossier. Loïc K. est très rapidement mort de ses blessures.

La voiture appartenait au rappeur

Rapidement, l'enquête s'oriente sur la piste d'un règlement de comptes entre groupes rivaux du nord-est parisien issus de deux quartiers : Chaufourniers et Cité rouge d'un côté, Grange-aux-Belles de l'autre.

La voiture du rappeur originaire du XIXe arrondissement, une Mercedes noire reconnaissable, est celle qui a renversé le jeune homme, mais plusieurs acteurs du dossier ont témoigné du fait que le rappeur la prêtait très régulièrement.

Dans son ordonnance, la juge retient à décharge que "le profil génétique de Mohamed Sylla n'a pas été retrouvé sur la scène de crime" et "qu'il n'est pas contesté que ce véhicule était utilisé par plusieurs personnes de son entourage".

Elle estime toutefois les "charges suffisantes" pour renvoyer aux assises MHD notamment au vu de "plusieurs témoignages" l'identifiant sur place, ainsi que par ses déclarations "très évolutives et en contradiction avec certains éléments du dossier s'agissant de son emploi du temps la nuit des faits".

Échauffourées entre quartiers

De son côté, le rappeur a toujours nié les faits. "Nous avons apporté tout au long de l'information judiciaire de nombreux éléments objectifs disculpant notre client", a commenté Me Antoine Vey, avocat du musicien au côté de Me Elise Arfi.

"Or, l'ordonnance de mise en accusation retient absolument les mêmes idées qu'au départ", a-t-il ajouté, estimant "positif" de passer au stade de l'audience. "C'est un dossier qui repose sur de très faibles charges qui pourront être balayées lors du procès". En janvier 2019, MHD avait été mis en examen pour homicide volontaire et écroué dans cette affaire de règlement de comptes supposé. Après un an et demi de détention, il a été remis en liberté à l'été 2020 sous contrôle judiciaire, interdit de se rendre à Paris, obligé de pointer au commissariat chaque semaine et astreint à un cautionnement de 150 000 euros. Il a depuis sorti un nouvel album.

L'enquête a permis d'établir que ce meurtre était intervenu à la suite de plusieurs échauffourées précédentes entre résidents de quartiers opposés, et en représailles à des faits étant intervenus quelques heures auparavant, une intrusion violente au domicile de l'une de personnes mises en cause, plus tôt dans la soirée.

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