Un imbroglio judiciaire sur l'attribution de la gestion de ces courts de tennis exceptionnels entraîne leur fermeture pendant plusieurs semaines.
Derniers échanges dans le jardin du Luxembourg ce mardi. Pour 15 euros de l'heure, les amateurs de tennis pouvaient accéder à ces courts, en plein cœur de Paris. Objets d'une bataille judiciaire, les terrains vont fermer au grand regret des habitués.
"C'est vraiment une déception parce qu'ici, c'est notre oxygène. On fait du sport, on se retrouve avec une bande de copains. Je donne des cours aux enfants, c'est décevant", explique l'un d'eux.
Contrat annulé par le Conseil d'État
En 2016, le Sénat, propriétaire du Jardin du Luxembourg avait confié la gestion de ces courts au Comité de Paris, une antenne locale de la Fédération Française de Tennis. Mais en décembre dernier, le Conseil d'État, saisi par un entrepreneur privé, a annulé le contrat. Il impose au Sénat de lancer un appel d'offres.
"La décision du Conseil d'État oblige à faire une mise en transparence, en concurrence, pour choisir la personne qui va pouvoir gérer ces biens qui sont exceptionnels, rares et c'est parce qu'ils sont rares que l'on ne peut les attribuer sans organiser une compétition loyale entre toutes les personnes qui pourraient les gérer", explique Me Guillaume Hannotin, avocat de la société "Paris Tennis".
Réouverture début mai
La concession accordée au Comité de Paris jusqu'en 2030 s'est donc arrêtée ce mardi, bien plus tôt que prévue. "On avait refait les terrains, on avait fait beaucoup de choses, les gens avaient l'air content de ce que l'on avait pu mettre en place avec la cohabitation entre les clubs et les individuels. C'est avec une tristesse que l'on ferme aujourd'hui", regrette Annick Rizzoli, président du Comité de Paris de Tennis.
Les candidats à la reprise ont encore 10 jours pour se faire connaître. Le temps que la procédure aille à son terme, les habitués ne retrouveront pas le chemin des courts avant le 1er mai.
Un reportage de William Van Qui.