Plusieurs églises parisiennes sont délabrées. Des filets de protection doivent parfois être installés pour protéger les fidèles lors des offices voire même les passants à l'extérieur des édifices. 500 millions d'euros seraient nécessaires pour les remettre en état.
Façades noircies par la pollution, toitures à refaire, oeuvres d'art décrochées pour les protéger de l'humidité ... L'état d'une dizaine d'église parisienne est préoccupant. Saint-Augustin et Saint-Philippe du Roule, deux églises situées dans le 8e arrondissement, inquiètent notamment SOS Paris et l'Observatoire du patrimoine religieux. Les deux associations ont dressé la liste des 10 édifices les plus menacés de Paris : Saint-Merri, Notre-Dame-de-Lorette, Saint-Augustin, La Trinité, La Madeleine, Saint-Eustache, Saint-Sulpice (l’intérieur), Saint-Nicolas des Champs, Saint-Jean de Belleville et Saint-Severin.
Depuis la loi de séparation de l'Eglise et l'Etat, en 1905, la ville de Paris doit entretenir une centaine de bâtiments religieux (églises, temples ou synagogues), pour la plupart classés monuments historiques. Chaque année, près de 11 millions d'euros sont consacrés à l'entretien de ces édifices.
Les explications de Céline Cabral et Nedim Loncarevic :
"La restauration de chaque monument coûte de plus en plus cher, pouvant dépasser 20 millions € par édifice : un demi-milliard € sera nécessaire dans les 15 ans pour sauver ces 96 sanctuaires majeurs du patrimoine français, ce qui représente 15 € par habitant et par an ou encore 0,4 % des 3 613 € que dépense la ville chaque année pour chacun de ses habitants" : fin octobre, l'Observatoire du patrimoine religieux et SOS Paris ont lancé un cri d'alarme, poussant les candidats à la mairie de Paris à prendre position sur ce dossier. Pour elles, les fonds déployés actuellement ne sont pas suffisants: "Les dépenses de la ville de Paris pour son patrimoine religieux, depuis 2005 : 74 millions €, contre 85 millions € pour la Gaîté Lyrique — dont le coût de fonctionnement pour la ville de Paris est chaque année de 5.5 millions € — et au moins 110 millions pour le nouveau stade Jean Bouin".
La Ville de Paris a répliqué par un communiqué dans lequel elle souligne l'effort fourni ces dernières années : "Constatant en 2001 le mauvais état général du patrimoine cultuel, la Municipalité a augmenté fortement le budget qui lui était consacré : le montant des crédits investis est passé de 27,43 millions d’euros comptabilisés entre 1996 et 2000 (soit une moyenne de 5,48 M€ par an), à 150 millions d’euros entre 2001 et 2014 soit 10,8 millions investis par an." Après des précisions sur les travaux effectués dans certaines églises, le communiqué conclut "S’il faut poursuivre le travail engagé depuis 13 ans, il est particulièrement faux de présenter les églises parisiennes comme dans un état de délabrement complet et plus encore d’annoncer que le budget de la ville consacré à l’entretien des édifices cultuels a été divisé par trois sur les dix dernières années."