Les lapins de garenne pourront à nouveau gambader en toute quiétude sur les pelouses parisiennes. Le préfet de police de Paris a abrogé un arrêté les classant comme espèce nuisible en raison des dégâts qui leur sont attribués. Une victoire pour une association de défense des animaux.
Tuyaux d'arrosages grignotés, pelouses saccagées, notamment celle de l'Esplanade des Invalides à Paris. Le préfet de police avait pris un arrêté en juin 2021 qui classait ces mammifères herbivores appartenant à l’ordre des lagomorphes et à la famille des léporidés, comme espèce nuisible.
Haro sur les lapins
L' objectif était de prévenir les méfaits de ces lapins sauvages aux grandes dents et aux grandes oreilles et d'empêcher les dommages causés par leur prolifération. Le préfet de police, Didier Lallement, avait notamment fait état d'une dégradation sur 5.000 m² d'installations d'arrosage et de pelouse aux Invalides, des dommages qu'il avait évalués à 15 000 euros.
Cet arrêté devait prendre effet à partir du 1er juillet 2021 jusqu'au 30 juin 2022 mais son application a été rapidement suspendue le 21 juillet par le tribunal administratif de Paris, après le recours en urgence de l'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ), laissant un peu de répit aux animaux.
Une espèce en voie d'extinction
L'association avait fait valoir à l'audience que "la destruction des lapins de garenne serait définitive et irréversible alors même qu'ils sont menacés d'extinction en France métropolitaine et en très fort déclin dans le département de Paris".
La préfecture de police de Paris a décidé d'abroger son arrêté par un autre en date du 2 février dernier. Une victoire pour l'association PAZ (Paris Animaux Zoopolis) : "Le fait que la Préfecture abroge son arrêté 'nuisible' démontre que notre procédure en justice était fondée. C'est une grande avancée pour les lapins parisiens ainsi que pour notre bataille pour une cohabitation pacifique avec les animaux," explique Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ "On se bat pour une cohabitation pacifique avec les animaux qui vivent en ville et on souhaite mettre en avant des méthodes non létales", ajoute-t-elle, en demandant "d'arrêter de tuer des animaux dès qu'ils nous dérangent, c'est cruel et pas efficace".