"Les mal-logés sont les grands oubliés de cette campagne présidentielle"

La place accordée au mal-logement dans les programmes des candidats à l'élection présidentielle est insuffisante selon Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole du DAL. Il dresse le diagnostic d'un secteur en attente de réponses politiques.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

" La question de savoir si l'on peut loger chaque Français dans un logement devrait être centrale lors d'une campagne présidentielle or cette année ce sujet est absent". Parmi l'ensemble des thèmes de la campagne présidentielle, il en est un que Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL (Droit au Logement), souhaiterait voir apparaître plus souvent dans les propositions des candidats. "Le mal-logement est un fléau en France et particulièrement dans la région francilienne et aucun des deux candidats ne semblent s'intéresser au secteur du logement qui est en crise " explique-t-il.

"La problématique du mal-logement reste un tabou dans les campagnes politiques, car il y a d'un côté, un milieu de la rente qui se nourrit de la situation et de l'autre, les collectivités publiques qui encaissent beaucoup de recettes fiscales du fait de l'augmentation constante des prix de l'immobilier", analyse-t-il.

Selon lui, il est urgent de mener une politique à long-terme pour répondre aux enjeux de la crise du mal-logement. Sur ce point, le porte-parole note que "les politiques publiques menées depuis des années nourrissent la crise du mal-logement à travers les expulsions, mais également l'augmentation du nombre de SDF".

Même son de cloche du côté de la Fondation Abbé Pierre. Dans la préface du 27e rapport annuel sur l'état du mal logement en France (2022), Laurent Desmard, le président de la Fondation dénonce l'absence de débats sur la question des mal logés. "Il semble à nouveau que les thématiques relatives au logement et aux exclusions questionnent faiblement les états-majors politiques, souvent peu enclins à s’investir dans des domaines qui demandent des mesures fortes et du courage politique," écrit-il.

Les  DALO, les grands oubliés

Le DALO, abréviation pour Droit au logement opposable est un dispositif lancé par une loi votée en 2007. Celle-ci reconnaît un droit au logement décent et indépendant aux personnes qui résident en France de manière stable et régulière et qui ne peuvent pas prétendre à un tel logement par leurs propres moyens.         

"Cette loi s'applique pour les personnes menacées d'expulsions, les personnes sans logis n'ayant pas les moyens financiers de se reloger et les personnes ayant à charge un mineur ou une personne handicapée qui occupent des logements insalubres", explique le porte-parole du DAL.

Sur cette problématique, l'association dénonce également l'inaction gouvernementale et le manque de considération global au regard des demandeurs de logement durant la campagne présidentielle. 

 "Certains demandeurs du DALO attendent un logement depuis 15 ans alors que la loi prévoit que les personnes prioritaires soient relogées dans un délai de six mois," précise Jean-Baptiste Eyraud. "Le DALO avait été au cœur de la campagne de 2007 car la loi venait d'être votée, mais depuis le sujet n'est plus évoqué et cette loi est mal appliquée.", s'insurge-t-il.

En Île-de-France, 65 000 personnes demandeuses de DALO restent sans solution de logement pérenne selon les chiffres du comité de suivi du dispositif.

Rassemblement à Paris en soutien aux mal-logés 

Ce mercredi, un rassemblement de soutien aux familles "oubliées du DALO" est prévu à 18 h, place de la Bastille à Paris. Ce rassemblement a également vocation a dénoncé la répression policière contre le DAL et les mal-logés selon les organisateurs.

Ce mardi, Jean-Baptiste Eyraud a été interpellé par la police et placé en garde à vue lors d'un rassemblement près du ministère du Logement. "C'est ce type de comportement contre lequel on souhaite aussi alerter. On se rassemble pour dénoncer une répression policière constante à notre égard ", a réagi l'intéressé au sujet de son arrestation.   

    

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information