Des motards ont défilé samedi dans Paris pour protester contre la mise en place d'un contrôle technique pour les deux-roues motorisés, le stationnement payant à Paris et les ZFE, zones à faible émission dans les centres-ville
Quelque 1.500 motos selon la Fédération française des motards en colère (FFMC) ont vrombi au départ de la porte Dauphine devant le siège de la métropole de Paris, la mairie et le Conseil d'Etat. À l'arrivée, l'Agence France Presse n'en comptait plus que 200.
"Les conducteurs de deux-roues font face à une triple peine: des contrôles techniques qu'il faut payer, la mise en place d'un stationnement payant à Paris depuis septembre, et surtout celle des Zones à faible émission (ZFE) dans de nombreuses villes qui est une vraie bombe sociale car elle prive d'accès beaucoup de gens aux centres-villes", a déclaré Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération française des motards en colère pour Paris et la Petite couronne.
Jeudi, le Conseil d'État a donné deux mois au gouvernement pour prendre un arrêté organisant le contrôle technique, conformément à une obligation européenne datant de 2014, mais jamais appliquée en France. Le calendrier et les modalités doivent en être rendus publics "dans les prochains jours" par le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, qui doit aussi recevoir les représentants de la FFMC, a indiqué M. Belotti.
"Une réponse à la mobilité"
La Fédération des motards affirme surtout se battre "pour que les deux-roues motorisés soient reconnus comme une réponse à la mobilité" et soient "autorisés à ce titre à circuler dans les Zones à faible émission ". "Ça devient très compliqué d'utiliser un deux-roues à Paris alors qu'ils sont une solution de mobilité", dit Harry Bivigeu, consultant, qui manifestait sur sa BMW. Habitant les Yvelines, il travaille au cœur de Paris dans le 8e arrondissement. "Je ne vois pas ce qu'un contrôle technique va ajouter à la sécurité, l'accidentologie sur deux-roues due au mauvais état des véhicules est déjà très faible", affirme-t-il. "Beaucoup de motards sont d'anciens automobilistes qui optimisent l'espace public en ville", estime M. Belotti, pour qui les ZFE sont "discriminatoires" et constituent une "assignation à résidence" pour tous.
Cassie, 28 ans, auxiliaire puéricultrice et manifestante également, dit à l'AFP avoir "abandonné son travail à Paris pour en trouver un autre à la Garenne-Colombes", où elle réside, depuis que le stationnement est devenu payant à Paris.
La FFMC a appelé à manifester de nouveau à Paris lundi contre le stationnement payant, et le 10 juin à Rouen contre les ZFE.
Avec AFP