Les toits de la capitale seront-ils bientôt classés au patrimoine mondial de l’Unesco ? La France envisage de présenter leur candidature. Le métier de couvreur-zingueur cherche une reconnaissance.
A 30 mètres au-dessus des têtes, ils découpent, pincent et plient dans un océan de zinc et d’ardoise. Chaque jour, ils perpétuent le geste technique des couvreurs depuis deux siècles. Ces artistes funambules sont 1 500 tous les jours sur les toits de Paris.
Il en faudrait 500 plus : la profession frôle la pénurie. "70 % des surfaces de Paris sont couvertes de zinc, et on ne trouve plus les couvreurs pour le faire, explique Gilles Mermet, président du comité de soutien des couvreurs à l’Unesco, à France 3 Paris. Ça devient un véritable problème. C’est un enjeu de patrimoine, c’est aussi un enjeu social et de transmission."
"Des couvreurs partent à la retraite, et expliquent malheureusement vouloir transmettre leur savoir sur le chantier, mais n’ont plus personne, les jeunes ne viennent plus", déplore Gilles Mermet.
"C’est un métier qui existe depuis plus de 200 ans à Paris"
Sur un chantier parisien, quai de Jemmapes, dans le Xe arrondissement, Souleimane Dembele, âgé 18 ans, est en apprentissage. Malgré le froid l’hiver et la chaleur l’été, il rêve de monter son entreprise. "Le zin, après avoir fini le travail, c’est joli, cet apprenti. Je suis fier de moi. Je suis fier du travail que je fais."
"C’est un métier qui donne de la fierté, affirme Edouard Bastien, président du syndicat des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie. Bien souvent des couvreurs disent : "Vous voyez ? Ce toi, c’est moi qui l’ai fait. C’est un métier qui a du sens et de la finalité."
C’est un métier qui paie, pour lequel on recrute
Et d’ajouter : "Concrétement, ils savent ce qu’ils font. C’est un métier qui existe depuis plus de 200 ans à Paris. C’est un métier qui paie, pour lequel on recrute, avec des salaires qui vont de 1200 à 3200 euros net par mois."
Alors que la rénovation énergétique commence à Paris, les chantiers vont se multiplier. La reconnaissance de l’Unesco ne pourra bien entendu que doper les vocations.