En décembre dernier, un enfant a perdu un doigt lors d'un exercice d'évacuation incendie dans une crèche Maison Bleue à Montrouge. L'index gauche du garçonnet a été sectionné par le mécanisme d'un chariot roulant. Les parents ont porté plainte contre X. L'enfant restera handicapé à vie.
Malgré son gros pansement, c'est atelier pâte à modeler ce matin pour Amaury sous le regard protecteur de ses parents très inquiets pour sa main. Le petit garçon de deux ans a eu une phalange sectionnée début décembre à la crèche.
Lors d'un exercice de sécurité incendie, l'enfant se serait tenu à un chariot non conforme pour les tout-petits. Son doigt est resté coincé jusqu'à l'intervention des pompiers. Le dialogue avec la crèche est très difficile selon Lucie Roujas, la mère du jeune garçon : "Ils refusent de répondre à nos questions sur l'homologation de l'appareil, [...] ils refusent aussi de nous entendre et de comprendre que nous, en tant que parents, pour notre enfant, on a besoin de ces réponses-là pour avancer".
Un équipement non conforme
Pour les parents, l'accident ne remet pas en cause le professionnalisme de l'équipe qui s'occupe d'Amaury et de son petit frère mais le manque de réponses à leurs questions les a poussés à porter plainte et à médiatiser leur histoire. "On a vraiment eu le sentiment qu'ils voulaient minimiser l'accident. Il y a eu un rapport d'accident qui a été fait et qui était loin de la réalité et les propos qui ont été tenus dans ce rapport-là étaient loin de nous satisfaire", selon David Hagège, le père de la victime.
Le groupe Maison Bleue dit assumer la responsabilité de cet accident dû à un matériel présent dans 21 crèches en France : "Il n'est pas homologué pour les crèches et il peut servir à promener des choses dans un jardin. On a, à la suite de cet incident, procédé à un signalement auprès de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) parce que ce matériel est dangereux et qu'il n'est pas fait mention dans sa notice d'utilisation des risques", précise Edouard Perruchio, directeur d'exploitation France du groupe Maison Bleue.
Aujourd'hui, la récupération totale du doigt d'Amaury n'est pas garantie et l'amputation de sa phalange reste une éventualité pour les médecins qui ont pris en charge l'enfant.