Une manifestation place de la République avait réuni des manifestants réunis contre la proposition de loi "Sécurité globale". Un commissaire, filmé en train de donner des coups de matraque à une personne assise, fait l'objet d'une enquête administrative.
Plusieurs vidéos diffusées sur Twitter montrent un policier frapper à coups de matraque un manifestant qui participait au rassemblement contre la loi "Sécurité globale" place de la République à Paris ce samedi 30 janvier.
Ce policier, un commissaire selon la préfecture de police, assène une série de coups pendant une quinzaine de secondes sur ce manifestant en position assise. Le préfet de police, Didier Lallement, a demandé une enquête administrative à son encontre a appris l'AFP de source policière.
Selon le HuffPost qui cite une autre source policière, l'IGPN n'a, pour l'instant, pas été saisie. "On va voir ce qui se passe, s’il y a une plainte, si la personne a été blessée ou s’il y a eu des coups avant. On ne peut pas faire l’enquête avant d’avoir tous les éléments."
VIDÉO - Un commissaire de police fait usage de sa matraque contre un manifestant. Tensions en cours durant la dispersion. pic.twitter.com/WiNF8m98cz
— Clément Lanot (@ClementLanot) January 30, 2021
Tensions après 17h
Vers 17h, une heure avant le couvre-feu imposé par le Covid, des heurts ont éclaté entre une cinquantaine de jeunes, principalement de la mouvance ultra gauche, et les forces de l'ordre, alors que les organisateurs avaient annoncé la dispersion.
Des Gilets jaunes, partis de la place de la Nation, avait rejoint le mouvement place de la République et les manifestants étaient environ 5 000 selon le ministère de l'Intérieur.
Après des jets de projectiles, les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau. La place a été évacuée vers 17h30. C'est à ce moment qu'a été filmé le commissaire de police. À la fin de la manifestation, à 19h, 26 gardes à vue étaient en cours selon le parquet de Paris.
Mobilisation en baisse
Sur l'ensemble de la France, les manifestations ont rassemblé 32 770 personnes, selon les chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur en soirée. Des chiffres loin de l'affluence de la plus importante journée de mobilisation, le 28 novembre, qui avait rassemblé 500 000 personnes dans le pays selon la coordination, 133 000 selon le gouvernement.
Dans le viseur des manifestants, le texte sur la "Sécurité globale" présenté cet automne, et notamment son article 24 qui pénalise la diffusion malveillante d'images de membres des forces de l'ordre.
Une mesure défendue par le gouvernement pour qui elle vise à protéger les policiers victimes d'appels à la haine et au meurtre sur les réseaux sociaux, mais qui empêcherait selon ses détracteurs de filmer les forces de l'ordre en intervention et de documenter les violences policières.