La météo du mois de mai a été pluvieuse. Pour les agriculteurs, maraîchers ou céréaliers franciliens, cette abondance de précipitations est une catastrophe. Reportage dans le Val d'Oise.
Mûres et trempées, ces fraises attendent, désespérément, d’être ramassées. À la cueillette de Cergy, il n’y a ni client, ni salarié dans les champs. La pluie permanente rend la terre trop lourde. Alors dans les hangars, des centaines de plants patientent depuis des jours. "On est dans l'incapacité de préparer les sols et de sortir les machines", regrette Louis Thomassin, gérant de "La cueillette de Cergy".
Conséquence, les récoltes seront tardives et peut-être moins bonnes. En cette fin mai, il y a déjà trois fois moins de légumes à cueillir que d’habitude. L'agriculteur ne cache pas son inquiétude : "on a déjà une perte du chiffre d'affaires à cause de la météo car au printemps, on n'a pas semé ce qu'on voulait. Cela fait dix ans que je suis sur l'exploitation, et c'est la première fois que l'on a 2 jours de beau temps et pas de la pluie sans cesse."
Le seul espoir pour maintenir nos revenus ? Que les cours des matières premières augmentent.
Gilles Maigniel, céréalier
Même désarroi chez les céréaliers. Gilles Maignel désespère de voir ses champs jaunir. Car ces épis ne donneront aucun grain de blé. "Les feuilles censées transformer les minéraux dans l'épi pour nourrir le grain sont mortes", explique-t-il.
Depuis le semis en octobre, il a plus deux fois plus que d’habitude. Rendement et qualité ne seront pas au rendez-vous. "Tous les signaux sont mauvais. On est dans le rouge depuis les semis. On n'imagine pas comment l'année peut être bonne. Le seul espoir pour maintenir nos revenus ? Que les cours des matières premières augmentent", précise le céréalier.
Gilles Maigniel est aussi inquiet pour d’autres cultures. Ses tournesols, plantés avec un mois de retard à cause de la pluie poussent à peine, faute de lumière et de soleil.