L'acteur et réalisateur, né à Courbevoie en 1952, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à Paris, suite à un malaise cardiaque. La troupe du Splendid, fondée rue des Lombards dans les années 1970, perd un "ami" et un "compagnon".
Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés (1978) de Patrice Leconte, acteur majeur du cinéma comique dans les années 80, réalisateur... Michel Blanc est mort à l'âge de 72 ans dans la nuit de jeudi à vendredi. Annoncée par Paris Match, sa mort a été confirmée à l'AFP par l'attaché de presse de ses principaux films, Laurent Renard. L'acteur a fait un malaise cardiaque dans la soirée et a été transporté dans un état sérieux dans un hôpital parisien, a précisé son entourage à l'AFP.
Né en 1952 à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, Michel Blanc a été révélé avec le Splendid. Le nom de la troupe comique - qui réunit Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Michel Blanc, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot - provient du café-théâtre éponyme fondé en 1974 au 10 rue des Lombard, à Paris. Dans un communiqué transmis à l'AFP, le Splendid a fait part ce vendredi, "d'une seule et unique voix", de sa "douleur immense" après le "décès de leur ami et compagnon".
"Putain, Michel... Qu'est-ce que tu nous a fait...", a réagi sur Instagram Gérard Jugnot. "Michel mon pote, mon frère, mon partenaire", a écrit sur le même réseau social Josiane Balasko. "Ce matin, la peine est immense, à la mesure de son talent (...). Le cinéma, le monde de la culture comme l'ensemble des Français ne l'oublieront pas", a estimé la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur le réseau social X.
Michel Blanc nous a quittés. Ce matin la peine est immense, à la mesure de son talent. Devant la caméra de Bertrand Blier, de Robert Altman ou de Pierre Schoeller, Michel Blanc nous aura épatés par la variété de son jeu d’acteur, mais aussi par ses talents de réalisateur avec des… pic.twitter.com/ha280KA8ge
— Rachida Dati ن (@datirachida) October 4, 2024
À l'image de celui de Jean-Claude Dusse, ou de Denis dans Marche à l'ombre, qu'il avait réalisé en 1984, ce sont les personnages comiques de losers exaspérants qui lui ont valu son immense popularité auprès du public. Un archétype comique, celui du chauve maigrichon et moustachu aussi exaspérant qu'attachant, qui lui collera ensuite à la peau.
"Espérons qu'on n'oubliera pas un film où il est acteur et réalisateur"
Michel Blanc a ensuite pris d'autres chemins, avec des rôles dramatiques comme celui du travesti Antoine dans Tenue de soirée (1986) de Bertrand Blier, ou de l'inquiétant Monsieur Hire (1989) de Patrice Leconte, d'après un livre de Georges Simenon.
Avec sa mort, "on célébrera l'acteur des Bronzés et autres succès publics de celui au physique souffreteux du Français à qui on ne la fait pas", mais "espérons qu'on n'oubliera pas un film où il est acteur et réalisateur", et "ce Monsieur Hire qui est un chef d'œuvre", a réagi l'ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, sur X.
Michel Blanc est parti en marchant à l’ombre et on célébrera l’acteur des Bronzés et autres succès publics de celui au physique souffreteux du français à qui on ne la fait pas. Espérons qu’on n’oubliera pas un film où il est acteur et réal ce Monsieur Hire qui est un chef d’œuvre pic.twitter.com/wjfQWi4oyy
— gilles jacob (@jajacobbi) October 4, 2024
Perfectionniste, Michel Blanc savait utiliser ses complexes et son talent d'écriture pour explorer le désenchantement et façonner les personnages de ses films, notamment ceux qu'il avait réalisés comme Grosse Fatigue (1994) et Embrassez qui vous voudrez (2002).
En 2006, Patrice Leconte avait à nouveau réuni la troupe des Bronzés pour un troisième volet, qui avait été un échec critique. Malgré cela, Michel Blanc avait toujours envie de retravailler avec ses anciens complices du Splendid, comme il l'avait dit au printemps à Paris Match : "Faire des choses ensemble, oui, mais pas Les bronzés. On ne sait plus faire cet humour-là. C'était il y a bientôt cinquante ans, le monde a évolué".