Municipales : Benjamin Griveaux veut construire un "Central Park parisien" et déménager la Gare de l'Est

Le candidat LREM officiel annonce vouloir déménager la Gare de l'Est vers la banlieue ou une porte de Paris, et créer un "Central Park parisien", s’il est élu maire. Cédric Villani, son adversaire dissident, souhaite lui déplacer l’Eurostar et le Thalys à Saint-Denis.

Le projet est censé donner naissance à "un nouveau poumon vert", si l’on en croit Benjamin Griveaux. Le candidat investi par LREM aux élections municipales à Paris souhaite déménager la Gare de l'Est vers la banlieue ou une porte de Paris, et créer un "Central Park parisien", comme il l’explique au Journal du Dimanche : "Je propose, pour remplacer la gare de l'Est, de créer une nouvelle gare, installée à une porte de Paris - la porte de la Villette le permet - ou dans une autre commune de la métropole".

Benjamin Griveaux veut, dans le nord-est de la capitale "planter une forêt" sur cet espace, qu'il estime au total à 30 hectares. "Si l'on veut végétaliser la ville, on ne peut se contenter de poser des arbres dans des pots au milieu du bitume, comme l'a trop souvent fait la mairie actuelle", explique le candidat. La nouvelle gare ainsi créée sera selon lui "la gare de l'Europe, capable d'absorber les futurs flux de voyageurs" mais aussi "la gare du Grand Paris". L’idée : "développer les transports et l'activité économique hors de l'hypercentre" et "rééquilibrer l'est et l'ouest".

Un projet à 1,5 milliards d'euros

Le candidat promet aussi de soumettre ce projet – qu’il chiffre à environ 1,5 milliards d'euros – à un référendum, "en 2022, après deux ans de travail et de concertation avec tous (les) partenaires". Parmi ses autres propositions, Benjamin Griveaux veut par ailleurs "remplacer le bitume par de l'herbe" sur les voies sur berge, faciliter l'accès à l'île aux Cygnes, en reliant les "quais de la rive gauche par un vaste espace de verdure et d'activités, avec des bassins de nage. Pour cela, la circulation fluviale sera fermée, côté 15e arrondissement, entre les ponts de Grenelle et de Bir-Hakeim", pour un coût total estimé à  "environ 70 millions d'euros". "Je pourrai facilement trouver des partenaires privés, assure le candidat. Les 100 millions d'euros de Total que la maire de Paris a refusé pour les Jeux Olympiques, moi, je les prends !"

Le trafic de l'Eurostar et celui du Thalys à Saint-Denis, du côté de Cédric Villani

Autre projet ferroviaire pour les municipales : Cédric Villani, le candidat LREM dissident, annonce vouloir déplacer le trafic des Eurostar et Thalys, qui desservent notamment Londres et Bruxelles, de la gare du Nord à Saint-Denis Pleyel – qui doit devenir la plus grande gare du Grand Paris Express d'ici 2030. L’idée serait, selon lui, "d'assurer le développement économique de la Seine-Saint-Denis", département le plus pauvre de la France métropolitaine. "La gare de l'Est n'est pas le sujet prioritaire, avance Cédric Villani, au contraire de son rival Benjamin Griveaux. La question est de savoir comment on allège le flux qui arrive à la gare du Nord", au cœur d’un projet controversé de rénovation et d'agrandissement. Si son projet à lui s'avérait trop difficile à réaliser, son équipe plaide même pour "déménager Eurostar à Gare de l'Est", celle que son rival cherche justement à déplacer.

Du côté de la majorité actuelle, Jean-Louis Missika, adjoint d'Anne Hidalgo en charge de l'Urbanisme, se montre plus ou moins critique vis-à-vis des deux projets : "Le projet de la Gare de l'Est avait été proposé au moment de l'atelier du Grand Paris lancé sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette proposition a plus de dix ans d'âge." "L'idée que l'Eurostar ait un terminal à Pleyel, c'est intéressant, et nous l'avons déjà dit, ajoute Jean-Louis Missika. Mais dans les deux cas, ça ne peut pas être le ou la maire de Paris qui prend une décision comme celle de déménager une gare. Cela relève de la SNCF et du ministère des Transports." La rivalité au sein de LREM ne risque en tout cas pas de disparaître : Cédric Villani, qui doit être reçu "dimanche ou lundi" par Emmanuel Macron selon son entourage, répète qu'il ira "jusqu'au bout".
 
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