Quelque 200 migrants demandant une solution de logement pérenne, occupent depuis samedi l'établissement culturel de la Ville de Paris, la Maison des métallos, qui a annoncé mardi devoir annuler sa programmation.
L'occupation "impacte l'activité du lieu de sorte qu'il est contraint d'annuler toute sa programmation" pour mardi, écrit dans un communiqué la mairie de Paris. "Depuis décembre 2023, c'est la septième fois qu'un bâtiment municipal est ainsi occupé, faute d'intervention de l'État", déplore la Ville qui demande "la mise à l'abri immédiate par l'Etat" des occupants. Elle rappelle que la gestion des hébergements d'urgence et la régularisation de ces personnes ne sont pas de sa compétence.
Le collectif des jeunes du parc de Belleville occupe depuis le 6 avril la Maison des Métallos à Paris. Ils dénoncent les expulsions en vue des JO 2024.
Des associations dénoncent depuis plusieurs mois un "nettoyage social" de la région parisienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires vivants à la rue, en vue des Jeux olympiques 2024. Les autorités font valoir de leur côté que 120 000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l'urgence en Ile-de-France.
🚨 avec le Collectif des jeunes de Belleville - L'OCCUPATION de la MAISON DES METALLOS continue ! - FACE À LA LOI DARMANIN ET AU NETTOYAGE EN COURS POUR LES JEUX OLYMPIQUES -
— Marche des Solidarités (@MSolidarites) April 8, 2024
Personne n’est illégal ! Des places il y en a, pour loger tous les mineurs : pic.twitter.com/8tIE22g59Z
Rassemblés au sein du "collectif de Belleville", les jeunes qui se présentent comme des mineurs non accompagnés (MNA), sont abrités pour la plupart dans des gymnases de la capitale depuis décembre. Cependant, selon les associations, ces lieux devraient être évacués autour du 14 avril.
Selon la mairie 450 personnes logent dans des lieux municipaux qu'elle gère. "Tous nos gymnases sont pleins, on n'a plus de lieux", a souligné auprès de l'AFP Léa Filoche, adjointe aux Solidarités à la mairie.
Une proposition d'orientation vers les sas régionaux a été faite à leurs occupants, mais "cela ne conviendra sans doute pas à la majorité d'entre eux qui devront abandonner leur recours en reconnaissance de minorité à Paris", explique le Revers de la médaille, un collectif regroupant quelque 80 associations et ONG.
Reconnaissance et gratitude à tous les agents de la Ville de @Paris mobilisés et à toute l'équipe de la @MaisonMetallos présente sur place jour et nuit pour pallier ensemble à l'incurie de l'État. https://t.co/aWrGxjmBYH
— Patrick BLOCHE (@pbloche) April 7, 2024
"C'est à la Ville en tant que propriétaire, de demander leur évacuation" à l'Etat, a de son côté répondu la préfecture de région Ile-de-France à propos de l'occupation de la Maison des métallos.
Ces jeunes, dont la reconnaissance de minorité a été rejetée par le département, ont fait appel de la décision auprès du tribunal pour enfants. Ils avaient pour la plupart déjà occupé un centre culturel dans le nord de Paris, le Centquatre afin de demander un hébergement. L'établissement avait partiellement fermé.