Une start-up parisienne offre une seconde vie aux feuilles de zinc provenant des toits de Paris, et qui sont retirés sur les chantiers lors des rénovations. Elle transforme ces feuilles en objets design.

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Les toits en zinc de Paris font partie intégrante du patrimoine culturel, architectural et historique de la capitale. Ils ont été instaurés au milieu du XIXe siècle par le baron Haussmann lors des transformations de la ville sous le Second Empire. Devenus des emblèmes caractéristiques de la ville, ils ont inspiré nombre d’artistes, poètes, chanteurs, cinéastes et photographes depuis des décennies.

Les feuilles de zinc recouvrant les toits de Paris sont remplacées environ tous les cinquante ans par les couvreurs de la capitale lors de la rénovation des bâtiments. Une fois retirés, certains sont récupérés par Constance Fichet-Schultz qui va se charger de leur offrir une seconde vie. Cette parisienne originaire de Chartres, âgée de 36 ans, a fondé en février 2020 – avant le premier confinement – la start-up "Toit de Paris". Son objectif : offrir la possibilité d’acquérir un morceau de ces toits de zinc, transformé en objet design décoratif. "J’avais très envie de créer un objet qui met la ville en valeur et qui raconte son histoire", nous confie Constance Fichet-Schulz. L'idée lui est venue alors qu'elle habitant au 5e étage d'un bâtiment avec son époux "passionné de l'histoire de Paris". "Nous avions vue sur les toits de la ville et j'ai vu la tôle du zinc se refléter. Je me suis alors dit : 'pourquoi est-ce que ce ne serait pas un bon matériau pour créer un objet ?'. Tout est parti de là", explique-t-elle.

Différentes formes

Ces objets décoratifs, de forme carrée ou rectangulaire, portent également différentes données : les coordonnées géographiques précises ainsi qu'un pointeur indiquant l’endroit d’où provient la feuille de zinc qui a servi à faire l’objet ainsi que la date de la pose sur le toit originel. Ces fragments de zinc recyclés ont la capacité de tenir debout et n'ont pas besoin de support grâce à leur pliage qui fait référence à la technique de couverture à tasseau traditionnelle des couvreurs. Ce pliage est reconnaissable sur tous les toits de Paris.

 

Par ailleurs, chacun de ces objets est unique. "On est dans des nuances de gris clair et foncé. D’un même toit, et d'une même adresse, on n’aura pas forcément la même couleur et plusieurs nuances de gris sur un même morceau", détaille Constance Fichet-Schulz. Ces objets sont distribués dans des coffrets contenant également le certificat d'authenticité numéroté de ce morceau de toit de Paris, mais aussi un QR Code permettant aux plus curieux d'aller voir exactement la provenance du fragment. Il contient également des éléments d'explication historique mettant en avant ce qui s'est passé l'année où le zinc a été posé sur les toits de Paris.

 

 

Ce projet, Constance Fichet-Schulz ne l’a pas réalisé seule. Elle a pu compter sur le soutien de sa mère, graphiste, sur tout ce qui concerne la partie graphique et l'identité visuelle. "On voulait un objet qui soit beau. On a énormément travaillé sur le design, le plan, la typographie et toute la composition qui accompagne l’objet", explique Mme Fichet-Schulz.

 

 

En quête de matériaux

Pour réunir des morceaux de zinc, elle entre en contact avec des entreprises de couverture œuvrant sur des chantiers dans la capitale. "Ces entreprises nous appellent au moment où ils sont sur le point de décrapouiller les toits [enlever les toitures vieillissantes, ndlr]", explique-t-elle, ajoutant que "l’idée est aussi de mettre en valeur leur travail de couvreur", poursuit-elle.

Les feuilles enlevées ont près d’un demi-siècle chacune. Constance Fichet-Schulz les récupère directement sur les toits ou dans la rue de l’immeuble d'où elles ont été enlevées par les couvreurs. L’un des plus vieux morceaux zinc qu’elle ait récolté jusqu’à présent date de près de 70 ans. Ce qui a permis de le dater, c’est un journal de 1954 qui était placé en-dessous. "A l’époque, les couvreurs utilisaient le papier journal comme isolant entre les couches de plâtre et le zinc. Et quand, plusieurs décennies plus tard, on enlève les feuilles de zinc, on retrouve des vieux journaux qui permettent d’estimer ou donner avec précision une date à laquelle elle a été posée", explique Mme Fichet-Schulz.

Un succès inattendu

Une fois récupérées, ces feuilles de zinc suivent un chemin très précis. Elles sont stockées dans l’agence de la start-up (dans le XVIe arrondissement) puis envoyées à un atelier se trouvant à Nantes qui "travaille beaucoup sur des monuments nationaux et aussi sur de la signalétique". "S’effectue ensuite tout un travail de nettoyage, de découpage, de ponçage puis le passage à la sérigraphie", explique Mme Fichet-Schulz. A noter que la sérigraphie aura a été décidée au préalable avant l’envoi à l’atelier. Une fois que la transformation est faite, les feuilles reviennent à l'agence. Il faut compter environ un mois entre la récupération de la feuille de zinc, le passage à l'atelier, l'apposition des éléments graphiques et la récupération à l'agence.

Et le succès est au rendez-vous. Les commandes affluent du monde entier : Italie, États-Unis et mêmeJapon. Un succès inattendu nous confie Mme Fichet-Schulz. "Je ne m’attendais pas du tout à ça. On a commencé à commercialiser mi-janvier 2021, juste après Noël, une période très calme", dit-elle, racontant s’être retrouvée plusieurs fois en rupture de stock. "A la base, on avait dans l’idée que produit serait davantage destiné aux touristes et leur permettre de repartir avec un morceau de Paris. Mais on a constaté que ça se vendait partout en France, y compris à Paris et en Île-de-France", explique Mme Fichet-Schulz.

En ce qui concerne les prix, ces morceaux de toit – qui portent en eux un bout de l’histoire de Paris – se vendent entre 49 et 159 euros. Tout dépend du modèle. Pour s'en procurer, il est nécessaire de passer par la boutique de la start-up présente sur son site internet

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