L’ancien collaborateur du président de la République est jugé à partir de ce lundi pour violences volontaires en réunion et immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique.

Alexandre Benalla a rendez-vous avec la Justice. Ce lundi 13 septembre 2021 s’ouvre le procès de l’ancien chargé de mission et collaborateur du président Emmanuel Macron. Jusqu’au 1er octobre, M. Benalla – âgé de 30 ans et reconverti dans le privé – comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour des faits de violences volontaires en réunion, immixtion sans titre dans l’exercice d’une fonction publique, usage public et sans droit d’un insigne ou encore divulgation d’images de vidéoprotection.

Son ami, ancien collègue et ex-employé d’En Marche Vincent Crase ainsi que deux anciens policiers de l’État-major de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), au sein de la préfecture de police de Paris (PP), seront eux aussi jugés : le jeune commissaire Maxence C. et son supérieur hiérarchique, le contrôleur général Laurent S.

Les violences du 1er-mai

L’affaire Benalla – également appelée « Benallagate » – avait été la première grande crise du quinquennat d’Emmanuel Macron, une tempête tant dans l’opinion publique qu’au sein de l’opposition qui dénonçait dans la foulé une "affaire d’Etat". Elle éclate le 18 juillet 2018, alors que la France baigne encore dans l’euphorie générale du sacre mondial de l’équipe de France de football en Russie. Le journal Le Monde identifie Alexandre Benalla (alors âgé de 26 ans) dans une vidéo filmée lors de manifestations le 1er-mai, place de la Contrescarpe, à Paris (Vème arrondissement). Elle le montre coiffé d’un casque à visière des forces de l’ordre. Ce jour-là, il n’est alors qu’un observateur parmi les policiers présents sur place.

Il interpelle alors une femme de manière musclée, et, quelques secondes plus tard accourt vers un manifestant qui a jeté une bouteille. Bien que ce dernier soit déjà maîtrisé par les policiers, et un gendarme en civil, Alexandre Benalla le saisit, le frappe à plusieurs reprises à la tête. Mais ce ne sont pas les seuls faits de violences qui sont reprochés à l’ancien chargé de mission de l’Élysée. Il y en a d’autres, survenus le même jour, le 1er mai, cette fois au jardin des plantes (Vème arrondissement).

Bien qu’ayant avoué "avoir commis une grosse bêtise" chez nos confrères de TF1, il nie avoir porté des coups et ne considère pas avoir "commis d’acte répréhensible par la loi" et dit avoir agi "en citoyen qui a voulu aider à appréhender des gens qui sont (…) des délinquants".

De leur côté, le commissaire Maxence C. et le contrôleur général Laurent S. sont soupçonnés d’avoir transmis, le soir de la publication de l’article du Monde, les images de vidéoprotection de la Contrescarpe à Alexandre Benalla, afin de l’aider à se défendre. Reconnaissant le lendemain sa "connerie", Maxence Creusat avait aussitôt signalé les faits.

Passeports diplomatiques et selfie avec un pistolet

Dans un deuxième volet du procès, M. Benalla doit ensuite répondre aux questions du tribunal concernant l’utilisation de deux passeports diplomatiques – qu'il a utilisés même après sa mise à pied et son licenciement (le 20 juillet 2018) par l’Élysée – en Afrique et en Israël. Il a reconnu en avoir fait usage "par confort personnel", avant de les rendre.

Alexandre Benalla devra également répondre sur l'affaire du selfie de Poitiers avec un pistolet dans la main. Une photo, prise le 28 avril 2017, donc en pleine campagne présidentielle, montre quatre personnes dont M. Benalla avec un pistolet dans la main droite. Bien qu’il ait admis qu’il s’agissait d’un jouet, les juges le poursuivent pour port sans motif d'une arme de catégorie B.

 

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