Paris 2024 : coup de gueule des hôteliers contre Airbnb, ils suspendent leur participation à l'organisation des J0

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Les hôteliers ne décolèrent pas contre le partenariat noué par le Comité international olympique (CIO) avec Airbnb et ont annoncé en guise de représailles "suspendre leur participation" à l'organisation des Jeux olympiques 2024.
 

Concurrence déloyale, entreprise qui ne respecte pas la réglementation... Les professionnels de l'hôtellerie-restauration affichent leur indignation face à l'arrivée de Airbnb, le géant de la location de logements entre particuliers parmi les principaux sponsors du CIO, annoncée lundi dernier. Le comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris-2024 négocie avec l'Umih pour réserver des lots de chambres afin d'accueillir sportifs et spectateurs.

Concurrence déloyale

Les hôteliers vont suspendre leur participation à l'organisation des JO2024. 

L' Umih, la principale organisation de la profession a annoncé hier soir elle ne siègera plus aux réunions préparatoires des JO 2024, dans l'attente d'une clarification. Elle accuse Airbnb de concurrence déloyale. "La plateforme rechigne à transmettre la taxe de séjour avec des adresses claires et des contribuables identifiés comme la loi l'y oblige, à compter du 1er janvier", a dénoncé Laurent Duc, président de l'Umih Hôtellerie.
Le choix d'AirBnb comme sponsor est "totalement irrespectueux envers les professionnels de l'hôtellerie", très impliqués dans cette phase préparatoire, estime l'Umih. D'autant plus que selon elle "l'offre hôtelière parisienne et francilienne était un atout dans le dossier de candidature de la ville de Paris". 
Roland Héguy, président de l'Umih, a jugé "outrageux de faire de cette entreprise qui joue de la dérèglementation dans tous les pays du monde un partenaire mondial du CIO".
De son côté, le GNI, qui représente les indépendants de l'hôtellerie et de la restauration, a estimé qu'Airbnb, qui "ne respecte pas les règles, doit être disqualifié!" et affirmé son intention de saisir le Comité d'éthique du CIO ainsi que le comité d'organisation des JO de Paris-2024. 
 

Un contrat de plusieurs millions d'euros pour Airbnb

De son côté, Airbnb a affirmé mercredi que "cet accord historique vise à permettre aux villes hôtes d'accueillir les Jeux de manière plus locale, authentique et durable". Rappelant avoir déjà soutenu les Jeux olympiques Rio 2016 et les Jeux olympiques d'hiver PyeongChang 2018 en tant que sponsor national, la plateforme a assuré, dans une déclaration à l'AFP, que ses "valeurs sont en phase avec celles du mouvement olympique".
Ce contrat qui court jusqu'en 2028, évalué par des médias spécialisés à environ 500 millions de dollars (450 millions d'euros), permettra à la plateforme d'afficher sa marque aux abords des sites de compétition à Paris.

Un conflit ancien

La concurrence des plateformes de locations touristiques entre particuliers était déjà au coeur des préoccupations des hôteliers. Il y a un an, l'Umih a assigné Airbnb devant le tribunal de commerce de Paris pour "concurrence déloyale", l'accusant de laisser en ligne des annonces litigieuses: locations dépassant la durée légale de 120 jours par an, non déclarées ou sous-locations abusives.

Paris soutient les hôteliers

La Ville de Paris a elle assigné en justice la plateforme, passible d'une amende de 12,5 millions d'euros pour avoir mis en ligne 1.000 logements non enregistrés. Anne Hidalgo, la maire de Paris a vivement critiqué le choix d'AirBnb auprès du CIO, a rapidement exprimé mercredi son soutien aux hôteliers, jugeant "normal" leur "cri d'alarme"face à la "déstabilisation" générale provoquée par la plateforme et réclamant une nouvelle fois "une réponse politique" pour mieux protéger les hôtels. Anne Hidalgo souhaite organiser un reférundum auprès des Parisiens immédiatement après les élections pour définir les bonnes conditions d'usage de Airbnb.
 

 


 


A lire également, un article de nos confrères de France Info: Paris 2024, Airbnb le sponsor qui dérange

Pour rappel

Le géant de la location de logements entre particuliers Airbnb a annoncé lundi 18 novembre qu'il devenait l'un des principaux sponsors du Comité international olympique (CIO) jusqu'en 2028, dans le but de redorer son image face à plusieurs controverses notamment à Paris. Ce partenariat, dévoilé à Londres par le co-fondateur de la plateforme Joe Gebbia, intervient au moment où la société veut se présenter sous son meilleur jour avant une possible introduction en Bourse en 2020.
L'accord avec Airbnb, dont le montant n'a pas été dévoilé, couvrira au total cinq éditions des JO à savoir Tokyo en 2020, Paris en 2024 et Los Angeles en 2028 pour l'été, ainsi que Pékin en 2022 et Milan-Cortina en 2026 pour l'hiver, précise de son côté le CIO dans un communiqué. Il s'agit pour la plateforme américaine d'un contrat marketing majeur qui doit lui permettre d'accompagner son développement et de renvoyer une image plus positive face à de nombreuses controverses
 
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