La capitale française est la ville qui propose le plus d’annonces sur Airbnb : il y aurait plus de 40.000 logements situés en région parisienne disponibles sur le site.
Brian Chesky, l'un des patrons de Airbnb de l’entreprise, a été reçu ce jeudi à l’Hôtel de Ville, par Bruno Julliard, premier adjoint à la Maire. Ils ont notamment évoqué les sujets de la taxe de séjour et des meublés touristiques.
Créé en 2008, Airbnb est décrié par les hôteliers qui y ont vu une concurrence déloyale, notamment parce que ce type d'hébergement n'était pas assujetti jusqu'à maintenant à la taxe de séjour. Mais il est aussi critiqué pour favoriser les locations courtes non déclarées par les propriétaires et pour éloigner ces logements du marché de la location traditionnelle moins rémunérateur.
Le Conseil de Paris a approuvé mi-février une hausse de la taxe de séjour acquittée par les hôteliers et étendu cette taxe aux meublés et chambres d'hôtes, garantissant une concurrence ainsi plus équitable. Les touristes via Airbnb acquitteront dorénavant cette taxe, Airbnb jouant le rôle de collecteur au nom des hôtes. Ainsi, la taxe, qui rapporte aujourd'hui 40 millions, devrait rapporter le double dès que cette collecte sera mise en place.
Brian Chesky s'est dit prêt à respecter "les règles" en vigueur et "coopérer" avec la ville de Paris, premier marché mondial du site de location d'appartements entre particuliers, avec 1,8 million de personnes qui y ont séjourné. "Paris est la ville nunéro 1 pour notre site, avec 40.000 logements proposés et 1,8 million de personnes qui y ont séjourné", s'est réjoui Brian Chesky, cofondateur de ce site de location d'appartements, de passage à Paris. "Et la plupart ne seraient pas venus sans la solution Airbnb. Nous sommes très fiers du travail fait car Paris comptait 50 logements il y a 5 ans", a-t-il insisté.
De son côté, l'adjoint de la maire de Paris Bruno Julliard a jugé "ambivalente" la relation de la ville avec Airbnb : "d'un côté il y a une grande fierté, une admiration mais aussi un certain nombre de craintes de concurrence déloyale". "L'offre de Airbnb est un atout pour la capitale, qui est en déficit de chambres d'hôtels, il y a donc de la place pour tout le monde, y compris pour Airbnb", a-t-il insisté. En revanche, "nous serons intraitables face aux personnes qui louent leur appartement dans l'illégalité car il est inacceptable de surfer sur la crise du logement à Paris. Il ne faut pas que certains soient privés de logements pour y vivre quand d'autres usent d'un système très lucratif", a ajouté M. Julliard.
Airbnb est aussi dans le viseur des hôteliers, qui, par la voie de leur principal syndicat, l'Umih, ont adressé une lettre il y a deux semaines au Premier ministre Manuel Valls pour protester contre "l'explosion de concurrence déloyale" dans leur secteur.
>> Un reportage de Norbert Cohen et Josiane Symanski