Un changement crée la polémique à Paris. A partir du 1er janvier, les infractions au stationnement ne seront plus verbalisées par des contractuels municipaux mais par des agents privés. Dans les rues de la capitale, le dispositif est en plein test ces jours-ci.
Les nouveaux verbalisateurs sont prêts à passer à l'action. Dès le 1er janvier prochain, le contrôle des 130.000 places payantes à Paris va connaître une vraie révolution. Des agents dotés de smartphones vont pouvoir vérifier si les automobilistes ont bien payé l'horodateur.
Attention, les mauvais payeurs seront préalablement repérés grâce à des scooters et des voitures équipées de caméras. En sillonnant les rues, ces véhicules filmeront les plaques d'immatriculation.
"Cela évite que les agents aillent partout dans les rues et cherchent désespérément une personne qui n'aurait pas réglé son stationnement. L'outil qui est le scooter va nous permettre de sillonner plus rapidement le tout Paris", explique Gabriel Bartoli, chef d'équipe des contrôleurs.
10% des stationnements payés
Le contrôle sera désormais confié à des sociétés privées qui ont embauchées 250 agents verbalisateurs. Ils seront en partie rémunérés en fonction de leurs résultats. Aujourd'hui, seuls 10% des automobilistes payent leur stationnement. Demain, le nombre de contrôles a de fortes chances d'être décuplé.
"Si on se compare aujourd'hui à nos voisins européens, et notamment à la voirie d'Amsterdam, on arrive à des taux de respect du stationnement de l'ordre de 85 à 90%", indique Xavier Heulin, président de Contrôle Stationnement en Ville.
Augmentation des amendes
Le prix du stationnement ne bouge pas. En revanche, le tarif des amendes infligées aux resquilleurs double au minimum. De 17 à 35 ou 50 euros, avec des décotes si elle est payée rapidement. La mairie affirme que l'objectif n'est pas tant de remplir les caisses mais d'améliorer la fluidité.
"Cette réforme vise d'abord à renforcer les contrôles, faire en sorte que les gens payent davantage leur stationnement, comme par exemple, on paye son transport public. C'est aussi faire en sorte qu'il y ait une meilleure rotation et une meilleure disponibilité des places, notamment pour ceux qui ont besoin de ces emplacements, je pense aux professionnels qui ont besoin de leur véhicule", affirme Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris chargé des transports et de la voirie (EELV).
Les parcmètres rapportent aujourd'hui 110 millions d'euros par an. La somme pourrait tripler prochainement.
