L’Atelier des lumières, dans le 11e arrondissement de Paris, propulse l’œuvre de Van Gogh dans la galaxie des nouvelles technologies avec une exposition immersive et sensorielle.
C’est une impression d’immersion totale qui attend le spectateur de cette exposition inédite sur le peintre Van Gogh (1853-1890). La porte d’entrée est à peine passée et on se retrouve comme à l’intérieur des œuvres. Sur le sol, sur les murs d’environ 10 mètres de haute et sur tous les reliefs de cette ancienne plomberie située au 38 rue Saint-Maur dans le 11e arrondissement, défilent des projections spectaculaires en grand format. Les œuvres de Van Gogh sont propulsées dans une galaxie numérique inédite.
À mi-chemin de l'exposition et du spectacle
Pour Augustin de Cointet de Fillain qui est le directeur qui supervise la technologie AMIEX (Art and music immersive experience), une technique qui coordonne des milliers d’images de grandes qualités et de précisions chirurgicales, cet évènement hybride se situe entre une exposition classique et un spectacle de divertissement.« Cette exposition immersive sur les œuvres de Van Gogh est à mi-chemin entre l’exposition et le spectacle, parce que le spectateur rentre dans la toile grâce au jeu de loupe et de zoom. Il découvre l’épaisseur de la matière. Il y a un aspect pictural qui est très fort comme dans une exposition et il y a un côté spectaculaire dans le sens où ça bouge, dans le sens où y ajoute de la musique et dans le sens où l’appréhension du public est très spontanée » nous explique-t-il.
C'est la moitié d’un stade de foot en projection
Et de poursuivre « on ne recherche pas, une démarche intellectuelle. On n’est pas comme au musée, le public a un rapport émotionnel. On souhaite provoquer des sensations différentes ». Et c’est vrai que les émotions provoquées par cette exposition sont sensationnelles. Près de 140 projecteurs « haute définition » propulsent les images sur 3500 mètres carrés de surface, l’équivalent d’une moitié de terrain de football. De quoi en avoir plein les yeux et les oreilles.À chaque séquence visuelle correspond une ambiance musicale qui participe à plonger les spectateurs dans l’œuvre et la vie du maitre postimpressionniste. Pour le directeur de l’atelier des images, Van Goh qui fut très prolixe et qui a peint plus de deux milles tableaux pendant les dix dernières années de sa vie, est le peintre idéal à reproduire dans ce genre d’exposition « l’idée est d’emmener les gens dans une histoire. C’est un peu comme dans un film, ça fonctionne par séquence. Les périodes de la vie du peintre sont racontées visuellement avec les toiles et avec des musiques, très présentes, qui soulignent comme avec un marqueur, les différentes séquences du film de la vie de Van Gogh. On s’adresse à un public plus large que celui des musées ».
Près de 400 œuvres reconstituées entièrement ou partiellement
De la période parisienne dans les 1886 à l’installation de Van Gogh à Auvers-sur-Oise en 1890, l’exposition est pensée comme un film, par tranche de vie. Cette grande fresque visuelle a d’ailleurs été confectionnée par un directeur artistique qui est également réalisateur. Son nom : Gianfranco Iannuzzi « La matière première c’est l’œuvre de Van Gogh, et il faut le respecter, surtout » nous explique-t-il « il ne faut pas s’amuser avec. Mais on peut aussi transmettre son œuvre à un public qui est plus vaste que celui qui va au musée ».Qu’ils s’agissent des célèbres autoportraits ou des toiles iconiques comme : des Mangeurs de pommes de terre (1885), aux Tournesols (1888) la Nuit étoilée (1889) ou encore La Chambre à coucher (1889), Près de quatre cents œuvres ont ainsi été reproduites entièrement ou partiellement. Un travail de titan aussi minutieux que long qui s’est déroulé sur une année entière. À partir du 22 février, le public est invité à découvrir cette nouvelle exposition de l’atelier des lumières. L’année dernière, celle consacrée à Gustave Klimt fut un réel succès populaire.
« Van Gogh, la nuit étoilée » jusqu’au 31 décembre 2019. Atelier des Lumières, Paris 11e. En savoir plus ici.