Trois cents migrants demandeurs d'asile ont passé la nuit Square Villemin dans le 10 arr. de Paris. Soutenus par le collectif Réquisitions, ils demandent un hébergement. A l’instar des 470 personnes mises à l’abri hier soir comme l'annonce la préfecture de région.
Ils viennent d’Afghanistan, d’Erythrée, de Somalie ou du Soudan. Ils sont demandeurs d’asile et vivent dans la rue. Hier après-midi ils ont manifesté à l’appel de collectif Réquisitions. Une marche qui a réunie près de 3000 manifestants à l'occasion de la fin de la trêve hivernale.
"En fin d'après-midi un millier d’entre eux se sont retrouvés place de la République pour un rassemblement autorisé par la préfecture de police", explique Philippe Caro, bénévole de l’association Solidarité migrants Wilson et membre du collectif Réquisitions.
470 exilés mis à l'abri, 300 laissés à la rue
En début de soirée, la préfecture de région a pris en charge un certain nombre de migrants. "Place de la République, des personnes ont été évacuées dans des bus en vue d'accéder à un hébergement. Mais très vite il n’y a plus eu de place pour tout le monde. La tension était palpable du côté des forces de l'ordre", décrit Philippe Caro, expliquant que la police a tiré des tirs gaz lacrymogènes pour faire évacuer la place. Selon la préfecture, 470 personnes ont été prises en charge dont plus de 200 femmes isolées.
300 autres migrants se sont donnés rendez-vous Jardin Villemin dans le 10e arr. où ils ont passé la nuit soutenus par différentes associations de solidarité comme le Dal, Paris d'exil, Utopia 56, CSP 75 ou Enfants d'Afghanistan et d'ailleurs. "Ce matin, il reste 300 personnes qui n’ont ni mangé ni bu depuis hier soir et nous faisons appel à la solidarité pour les aider".
"Rendre visible les invisibles"
"Ici les gens n’ont pas d’abri, aucune perspective, ils sont chassés dans les rues de Paris. Ils veulent être mis à l’abri. Leur souhait n’est pas de rester dans ce parc de la mairie de Paris mais s'il le faut nous planterons des tentes", prévient le bénévole.
Pour les associations de solidarité, selon la convention de Genève et la loi Française, l’Etat a le devoir de proposer des solutions d’hébergement. Elles rappellent également que 3 millions de logements sont aujourd'hui vacants en France.
Un rassemblement en solidarité avec les migrants est prévu à 18 heures ce lundi au square Villemin. Les associations sollicitent des dons alimentaires.