Plus de 80 œuvres d’art du Fonds d’art contemporain–Paris Collections sont exposées jusqu’à la mi-décembre dans les lieux qui font notre quotidien, mairie, square, station de tramway ou cours d’école. Des rencontres artistiques dans des lieux insolites de la capitale.
Peintures, sculptures, photographies, arts graphiques, vidéos, installations… Et si ces œuvres étaient à découvrir en allant à l’école, à la bibliothèque, sur un quai du tramway ou en faisant des démarches administratives à la mairie. C’est le pari des "Rencontres Inattendues", une exposition organisée par le Fonds d’art contemporain de la ville de Paris.
Le Fonds d’art contemporain
Riche de 23 000 œuvres, le Fonds d'art contemporain a pour mission de soutenir la création contemporaine et la diffuser en exposant ses collections peu connues dans les lieux de la vie de tous les jours. "Aller vers le public fait partie de l’ADN du Fonds d’art contemporain qui ne possède pas de salle d’exposition", affirme Julie Gandini, Commissaire de l’exposition et Responsable du Fonds d’art contemporain de la Ville de Paris.
"Paris est la seule ville de France à disposer d’une collection d’art contemporain d’envergure comme celle du Fonds d’art contemporain – Paris Collection. Nous souhaitons ouvrir encore davantage cette collection au public en exposant une sélection d’œuvres dans tout Paris, dans des lieux du quotidien", explique Carine Rolland en charge de la Culture à la Ville.
84 œuvres, 66 artistes, 40 lieux
Plus de 80 œuvres d'artistes contemporains sont disséminées dans la capitale, en intérieur ou en plein air. Là où on ne les attend pas. Une rencontre au hasard de notre vie de tous les jours.
Cette exposition témoigne de notre volonté d’exposer l’art contemporain autrement, au hasard du quotidien.
"Chacun peut trouver autour de chez lui, dans une médiathèque, un square, un centre d’hébergement, des œuvres d’art contemporain. Ce projet crée des rencontres insolites entre les œuvres, les lieux et les spectateurs", détaille la commissaire de l'exposition.
Il a fallu quelques mois de répérage pour trouver le bon endroit pour installer le travail d'un artiste. "On a dû installer des œuvres de nature très différente, photos, dessins, installations, sculptures, peintures dans des lieux qui ne sont pas du tout fait pour recevoir une œuvre d’art. Nous avons fait énormément de repérage en amont pour identifier un emplacement approprié sans que cela perturbe la vie des usagers, ajoutant : "nous avons l’habitude de nous adapter à des lieux qui ne sont pas dédiés à l’art. Il faut trouver un compromis entre les contraintes du lieu et veiller à la conservation des œuvres d’art et à leur sécurité", ajoute-t-elle.
Déposer une œuvre d’art dans une piscine ou un gymnase, c’est pas toujours simple !
L’artiste photographe Mélika Shafahi s’interesse à la mixité socioculturelle et aux rapports entre individus et territoires. Cett jeune femme, d’origine iranienne, est l’une des 66 artistes exposées.
Ses photos en grand format, tirées sur papier, sont exposées dans la cour d’une école rue de Tourtille dans le XXe arr. Ce sont trois portraits d’adolescentes marseillaises, Salya, Kanelle, Ely qui ont accepté de poser devant son objectif de la photographe lors de sa résidence à la friche La Belle de Mai à Marseille.
"Je n’ai pas choisi le lieu d’exposition mais c’est une bonne idée que de pouvoir regarder les photos dans un lieu du quotidien. Pas besoin d’aller dans une galerie ou dans un musée pour voir des oeuvres d’art", affirme t-elle. Elle poursuit : "exposer dans une école permet aux enfants et à ceux qui y travaillent de comprendre qu’on a pas besoin d’être un modèle pour être photographié par une artiste."
Les œuvres de cette série photographique sont conçues comme un fichier numérique imprimable sous forme d’une affiche collable au mur, qui peut être ensuite déchirée et renouvelée à l’infini. "Quand je suis allée voir les photographies certaines étaient déjà déchirées et cela me plaît ! La photo vit", s’exclame l'artiste photographe.
Il n’y a pas nécessairement de corrélation entre le sens de l’œuvre et le lieu. Mais certaines font sens avec leur lieu d’accueil comme l'oeuvre du duo David Brognon et Stéphanie Rollin exposée à la mairie du 18e Arr.. Les deux artistes travaillent sur l’isolement, l’attente et le contrôle que connaissent quotidiennement les personnes en marge de la société. "Le Chemin d’Oum Hani", faite de néons reproduit la ligne du destin de la main d’une femme sans domicile fixe qu'ils ont rencontré à La Halte des Femmes de l’Hôtel de Ville de Paris.
"Les artistes souhaitaient que leur travail soit montré dans un contexte du champ social. C’était une belle idée de montrer cette œuvre dans l'escalier monumental de la mairie du 18e arrondissement, où il y a un centre d’hébergement", explique la commissaire de l’exposition.
Cinq parcours thématiques
"Rencontres Inattendues" propose cinq parcours thématiques dans la ville : Paris est une fête, Expérience(s) architecturales, Identités singulières et solidarité au coeur de la ville, Ville fantasmée et réinventée, Immersion dans la nature. Ces parcours peuvent être effectués par quartier ou par thématique en suivant un fil rouge.
Un QR code donnant des informations sur les artistes et leur travail accompagne chaque œuvre. Des étudiants de l’Ecole du Louvre sont présents les mercredis et samedis de fin octobre jusqu’à la mi-décembre pour assurer une médiation culturelle.
Des visites guidées gratuites sur réservation sont également organisées dans certains arrondissements et certains artistes viendront présenter leur travail au public.
Toutes les infos et les réservations sont à retrouver sur le site de la mairie de Paris.