Police : malaise au sein du service central des compagnies de circulation

150 policiers de la compagnie de circulation sont en arrêt maladie. Certains d'entre eux sont convoqués aujourd’hui devant la médecine du travail à la demande de leur direction. Une "provocation" selon le syndicat majoritaire, SGP Police-FO qui alerte sur le malaise policier.

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Ce policier de la compagnie de circulation, qui restera anonyme, est en arrêt maladie depuis vendredi dernier. Il l’avoue, il n’en peut plus. 

"Il n’y a aucune considération pour nous. Cela fait pas mal d’années que l’on demande des effectifs au sein des compagnies de circulation car nous avons vu nos tâches se démultiplier", explique-t-il.

Son travail : interdire la circulation lors des manifestations, protéger les cortèges, bloquer des rues ou accompagner des personnalités dans leurs déplacements sur la voie publique.

On a une épée de Damoclès au-dessus de la tête

Un policier de la Compagnie de circulation

"Parfois nous sommes seuls et livrés à nous même sur un point de coupure de circulation alors que nous sommes dans une période d’attentats et qu’il y a beaucoup de manifestations comme celle des Gilets jaunes. Lorsqu’on est en repos on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête car nous pouvons être appelés à tout moment. Le week-end, impossible de prévoir des sorties en famille ou de déconnecter du boulot. Nous sommes constamment sous pression", affirme le policier.

Les collègues en ont ras-le-bol. Ils n’en peuvent plus. C’est obligatoire la corde casse

Rocco Contento, porte parole SGP-Police IDF

Une situation sociale dénoncée par le syndicat SGP Police qui soutient les 150 agents en arrêt maladie sur les 300 que compte le service central des compagnies de circulation. Certains d'entre eux sont convoqués aujourd'hui par la médecine statutaire, à la demande de la Direction de l’ordre public et de la circulation. (DOPC)

"Ce service a fondu comme neige au soleil avec une démultiplication des missions. Il y a 3 ans, ce service comptait 650 fonctionnaires. Aujourd’hui ils sont 300", explique Rocco Contento, le porte-parole  SGP Police IDF.

Le directeur joue le bras de fer

Rocco Contento, porte-parole SGP Police IDF

"Les collègues se sont arrêtés. La plupart sont en détresse, en souffrance psychologique ou en burn-out. Et ce ne sont pas des arrêts de complaisance !", s’exclame-t-il.

Et de poursuivre : "Ils sont convoqués aujourd’hui devant la médecine statutaire. C’est une provocation de la part de la direction. En général, on passe devant la médecine statutaire à la fin de l’arrêt maladie pour avoir un bulletin de reprise. Ce n’est pas le cas pour la convocation d’aujourd’hui, la direction pense que ce sont des arrêts de complaisance. Ce procédé bafoue les règles", souligne-t-il.

"C’est un scandale de mettre en doute l’état des collègues", ajoute le policier qui a souhaité témoigner anonymement. "La direction ferait mieux de trouver des solutions."

"On remet un policiers apte au travail alors qu'il a 16 de tension", s'offusque Hubert Gimenez, délégué syndical Unité SGP Police. Selon le syndicaliste, un policier convoqué ce matin s'est vu "casser" son arrêt de travail par la médecine statutaire." L'administration a considéré que ce collègue était apte à travailler malgré un arrêt de travail fourni par son médecin traitant."

Rocco Contento, porte-parole SGP Police IDF, regrette que la direction n’essaie pas de comprendre le malaise policier et ne mette pas en place des choses pour améliorer la situation. "Il y a des services de médecine préventive qui auraient pu être saisis", estime-t-il. "Le directeur de la DOPC met la pression. J’espère qu’un collègue ne va pas se flinguer, ça serait dramatique

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