Policiers à vélo qui ont tiré sur une voiture à Paris : une des deux victimes décède des suites de ses blessures

Les trois policiers ont été placés en garde à vue. Ils avaient tiré sur une voiture soupçonnée d'avoir foncée sur eux lors d'un contrôle dans le 18e arrondissement de Paris ce samedi.

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La passagère, touchée par balle au niveau de la tête, était alors entre la vie et la mort. Elle est décédée dimanche soir des suites de ses blessures, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.

Le pronostic vital du conducteur, l'autre personne touchée par les tirs, âgé de 38 ans et touché au thorax, n'est plus engagé.

Policiers en danger selon leur récit

Les faits se sont déroulés en fin de matinée samedi dans le XVIIIe arrondissement, dans le nord de la capitale.

Des policiers à VTT ont d'abord remarqué "une voiture avec quatre passagers dont l'un ne portait pas sa ceinture de sécurité", avait relaté samedi une autre source policière. 

Lorsqu'ils s'en sont approchés, la voiture a pris "la fuite à très vive allure". Un peu plus loin, alors que les policiers ont tenté à nouveau de le contrôler, le conducteur a de nouveau démarré et "foncé sur l'équipage de policiers à VTT", selon le récit de la police.

Les fonctionnaires ont alors tiré à plusieurs reprises et blessé gravement "le conducteur et le passager" à l'avant qui ont ensuite été transportés à l'hôpital, selon la source policière.

Deux enquêtes ouvertes

Les trois policiers à vélo, deux hommes et une femme, sont auditionnés depuis dimanche après-midi à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "violence avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique".

"Cette mesure est prise en raison de la gravité des conséquences des tirs réalisés et afin de vérifier les conditions d'usages de leurs armes par les intéressés", avait expliqué à l'AFP le parquet. Leur garde à vue peut durer quarante-huit heures.

Une autre enquête a été confiée à la police judiciaire parisienne visant les occupants de la voiture pour tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique. "Certains des occupants sont connus des services. Ils disent avoir consommé de l'alcool et du cannabis", avait rapporté une autre source proche du dossier.

"La honte c'est quand ?"

Ces faits surviennent un mois et demi après la mise en examen pour "homicide volontaire" d'un policier, soupçonné d'avoir tué dans la nuit du 24 au 25 avril avec une arme automatique le conducteur et le passager avant d'une voiture qui aurait forcé un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris.

"Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour un refus d'obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c'est quand ?", a tweeté samedi soir le chef de file de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, à une semaine du premier tour des élections législatives.

Dans un autre tweet, il prend également à partie le syndicat de police Alliance : "La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour 'refus d'obtempérer'".

"Nos collègues sont placés en garde à vue, ce qui est, je dirais, malheureux. Parce que c'est toujours mal vécu pour un policier d'être placé en garde à vue dans le cadre d'une affaire en service. Cela fait des mois que l'on souhaiterait que le policier bénéficie d'un statut judiciaire particulier afin qu'il ne soit pas placé en garde à vue dans le cadre d'affaires menées en service", avait affirmé Yvan Assioma, secrétaire régional d'Ile-de-France, sur BFMTV.

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